Grève de la Sermat - Rassemblement devant la préfecture

Une centaine de patrons manifeste pour "une réouverture immédiate du port-est"

  • Publié le 16 mai 2013 à 15:16

Une centaine de patrons est rassemblée devant la préfecture ce jeudi 16 mai 2013. Les patrons sont venus dire qu'il est "inadmissible que, une fois de plus, le conflit qui a lieu au sein d'une seule entreprise (la Sermat en l'occurrence - ndlr), puisse paralyser l'ensemble de l'économie de l'île. Les patrons réclament "une réouverture immédiate du port-est". Le rassemblement était organisé à l'appel de différentes organisations patronales, de la chambre de commerce et d'industrie et la chambre de métiers et de l'artisanat. Une motion a été déposée en préfecture. Elle réclame au préfet de "rétablir immédiatement la libre circulation des biens et des marchandises en instaurant un service minimum, de sorte que les entreprises reçoivent leurs conteneurs". Le préfet s'est dit prêt à prendre des mesures allant en ce sens en cas d'échec des négociations

Les dirigeants des organisations patronales représentées ont pris la parole à tour de rôle devant la préfecture pour dire "leur profonde inquiétude pour l'économie de La Réunion".  Dans leur motion ils affirment "95% des marchandises à La Réunion transitent par Port Réunion et il n'existe pas de canal d'approvisionnement alternatif. C'et pourquoi le blocage de Port Réunion deux semaines a d'ores et déjà des répercussions dramatiques, dont notre économie aura du mal à se relever".

Les patrons manifestants se disent aussi préoccupés pour les Réunionnais car il y a "risque de pénurie sur des produits de première nécessité et flambée des prix" et pour les entreprises en raison de leur "incapacité à payer leurs charges, honorer leurs échéances" et du risque "d'augmentation des dépôts de bilan et de pertes supplémentaires d'emploi".

Les patrons contestataires demandent donc au préfet" d'instaurer un service minimum" pour permettre aux entreprises de récupérer leur conteneurs. Le préfet s'est dit donc dit prêt à prendre des mesures allant en ce sens en cas d'échec des négocations. Pour rappel, depuis ce mardi soir les dockers en grève permettent à tous les camions frigorifiques de circuler librement afin qu'ils récupèrent et livrent les denrées périssables.

Les grévistes protestent contre le licenciement de 19 salariés de la Sermat (société de maintenance et de traitement des conteneurs) et le transfert du personnel restant au sein d'une autre société. La CGTR est opposée à ces deux décisions et réclame une mise à plat des comptes afin de vérifier la réalité des difficultés financières du GIE Sermat.

Ce jeudi matin, la direction du travail a émis deux propositions allant dans le sens des revendications des dockers. En effet, elle préconise la mise en place rapide d’une expérimentation pour le maintien au sein de l'entreprise de 12 salariés jusqu'en septembre 2014. À cette date, dit la direction du travail, un bilan de cette "expérimentation" sera effectué et les décisions adéquates devront être prises. La direction du travail demande aussi que tous les documents financiers se rapportant au GIE Sermat soient transmis aux " instances représentatives du personnel". La direction de l'entreprise n'a qu'en partie apprécié ces propositions. Ce jeudi en fin de matinée,  François Xavier Brault, président du GIE Sermat, et M. De Peindray (SGM) ont décidé de quitter la table des discussions en se disant insulter par les propos de Danion Ricquebourg (CGTR) accusant "les gros Blancs de faire ravailler d'autres gros Blancs au détriment des Réunionnais". Les deux autres représentants de la direction ont continué à assister à la réunion.

Ce jeudi après-midi devant la préfecture, un patron jurait "nous ne sommes pas contre le droit de grève". Il précisait "mais il ne faut pas que cette grève pénalise les entreprises" ajoute-t-il sans plus de précision sur le sens "d'une grève qui ne pénalise pas". 

À noter la présence du syndicat des gérants de stations-services dans le rassemblement des patrons contestataires. Ces dernières années à plusieurs reprises et pour des motifs divers (l'éviction d'un gérant de station service par exemple), cette organisation syndicale a participé à des blocages de route et a bloqué les accès de la SRPP (société réunionnaise des produits pétroliers) provoquant ainsi l'assèchement des pompes et donc un début pénurie des produits pétroliers avec toutes les conséquences que cela signifie pour l'économie.

www.ipreunion.com

 

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2 Commentaires
Didier
Didier
10 ans

Je ne sais pas si le préfet pense vraiment à mettre en place un service minimum, il doit bien réfléchir avant de prendre une décision aussi grave : engager un bras de fer avec les dockers n'est jamais bon. Qu'on se souviennent de ce qui s'est passé en 1994 lorsqu'un gendarme à tiré à balle réelle sur les dockers. Il a arraché un oeil à Théo Hilarion. Ce souvenir est présent dans toutes les mémoires au Port. J'espère que l'autorité préfectorale ne commettra pas l'énorme erreur de faire intervenir la police et les gendarmes au port car cela déclenchera une réaction en chaîne que ni le préfet ni personne ne pourra maitriser. Ce n'est pas une menace c'est un simple constat tiré de la réalité de sa situation

Réaction
Réaction
10 ans

C'est vrai ça, certains patrons ont vraiment la mémoire courte, moi je me souviens très bien du dirigeant du syndicat des station services en train d'interdire aux camions citernes d'entrer à la SRPP (y'a des photos de lui en train de faire ça). Lui et son syndicat ont bloqué l'économie en faisant ça, alors pourquoi venir faire le grand cinéma devant la préfecture aujourd'hui ?