Prime Cospar - Fin du bonus salarial le 31 décembre 2013

L'intersyndicale appelle à la mobilisation : "on n'ira au combat que s'il y a des combattants"

  • Publié le 1 octobre 2013 à 05:00

Le 31 mai 2013 mourrait le RSTA (revenu supplémentaire temporaire d'activité), une disparition que n'ont pas pu (ou su) empêcher les syndicats, peinant à mobiliser la population. Le 31 décembre prochain, c'est la fin de la prime Cospar qui est cette fois programmée. L'occasion pour l'intersyndicale (CFDT, CFTC, FO, UNSA, CGTR, FSU, Solidaires) de redorer son blason, n'excluant pas de prochaines mobilisations. "Mais on ne pourra aller au combat que s'il y a des combattants...", prévient le secrétaire général de la CFTC Paul Junot.

Que n’a-t-on entendu sur la disparition du RSTA... Pas un parlementaire, pas un syndicaliste pour ne pas réclamer sa prolongation. Pas un élu – ou presque – pour ne pas venir au chevet de Samuel Mouen, en grève de la faim pour tenter de mobiliser la population réunionnaise. Mais au final, le RSTA a bel et bien disparu et tout le monde est rentré dans le rang.

Alors aujourd’hui qu’en sera-t-il de la prime Cospar ? Comme le RSTA, le bonus Cospar (du nom du Collectif des organisations syndicales et politiques de La Réunion) est issu des grandes manifestations de 2009 contre la vie chère. Il s’agit d’un bonus salarial exonéré de charges sociales, d’un montant s’élevant entre 50 et 60 euros, ne pouvant excéder 1500 euros par an. Concernant près de 100 000 Réunionnais à l’origine, ils seraient aujourd’hui entre 40 000 et 50 000 salariés à en bénéficier, même si les syndicats ont beaucoup de mal à évaluer ce chiffre.

Trois mois avant la fin de ce dispositif, l’intersyndicale s’inquiète de cette nouvelle baisse programmée du pouvoir d’achat. Dans un communiqué publié ce 29 septembre, elle demande "une ouverture de négociations pour l’intégration de la prime Cospar dans les salaires". Elle considère ainsi que "la proposition des patrons nous renvoyant à une négociation entreprise par entreprise suivant les réalités économiques est irrecevable".

"La prime Cospar concerne essentiellement des salariés de PME ou de TPE, où il n’y a pas de présence syndicale", explique Paul Junot, secrétaire général de la CFTC. "On ne peut pas négocier avec des gens qui n’existent pas !", s’insurge de son côté Eric Marguerite, secrétaire général de Force ouvrière. "La proposition du Medef est indécente et inacceptable", ajoute-t-il.

Aussi, l’intersyndicale "se mobilise afin de créer les conditions d’actions pour arracher cette revendication légitime des travailleurs", souligne le communiqué. "Nous avons adressé un courrier aux organisations patronales, nous attendons leur réponse", complète Eric Marguerite, qui n’exclut pas de futures mobilisations. "Si rien ne bouge, si ça bloque, il faudra passer à la vitesse supérieure pour imposer ces négociations", prévient-il.

Max Banon (CGTR) : "Pour le RSTA, on n'a pas été très bons"

Mais les syndicats parviendront-ils à réussir pour la prime Cospar ce qu’ils n’ont pas réussi pour le RSTA ? "Nous sommes prêts à accompagner les salariés, et pas seulement pour une petite manifestation, mais faut-il encore qu’il y ait des combattants. On a vu sur le terrain les difficultés de mobiliser pour le RSTA", souligne Paul Junot. "La balle est dans le camp des salariés. Nous, nous réunissons les conditions pour qu’ils s’expriment, maintenant c’est à eux de s’exprimer", complète Max Banon, de la CGTR.

Pour le secrétaire général de la CFTC, les salariés ne seraient pas forcément prêts à une telle mobilisation, notamment tous ceux qui ne sont pas concernés. "Aujourd’hui les gens se demandent : et si je m’implique là-dedans et qu’au bout il n’y a rien... Dans un rapport de force, il y a aussi le risque de perdre. On ne peut pas considérer que c’est gagné d’avance", juge ainsi Paul Junot, sans vouloir pour autant éluder la responsabilité des syndicats : "Il y a aussi une perte de confiance due à notre perte de crédibilité", assure-t-il.

A ce sujet, la mobilisation tardive et inefficace pour le maintien du RSTA a sans doute servi de leçon. "On n’a pas été très bons, on n’a pas su anticiper, il faut le dire", avoue Max Banon. "Ensuite il y a eu le mouvement de Samuel Mouen, les politiques se sont greffés et ça s'est terminé en eau de boudin...", poursuit-il.

Ce combat pour le bonus Cospar – arraché de haute lutte en 2009 – permettra peut-être aux syndicats de retrouver un peu de ce crédit entamé. Ils semblent en tout cas déterminés. "Toutes les structures sont en alerte pour préparer une mobilisation. S’il y a une porte ouverte pour une négociation, on la prendra, mais on ne va pas attendre 107 ans...", indique ainsi Max Banon.

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1 Commentaires
Phillipe Augeard
Phillipe Augeard
10 ans

Y change pas rien, tout patron y prend le prime y met dans zot poche surtout pour band CDD.
Et pas seulement sa prime panier, prime habillage/désabillage etc.
Mi lé un agent sécurité mi habite dans l'Est ma travail dans 5 boite sécurité na que 2 la donne amoin le prime COSPAR
La le boite que mi les en ce moment dedans le patron y met dans son poche même.
Na plusieurs collègue amoin y gagne pas lire un bulletin paie bana y remarque pas patron y vole azot.
Et si n'a 2 3 y pose question Pourquoi mi subi? Pourquoi mi dit pas rien?
C'est parce que tout mon band collègue la ouvre zot bouche pou le ti prime bana la eu zot Prime mais la pu renouvelé zot CDD
Et cet y rest dans le boite en tant que CDD c cet la ferme zot gueule comme moin!