La CGTR parle de "répression syndicale"

Cilam : la direction en appelle au sous-préfet, les grévistes vont porter plainte

  • Publié le 2 juillet 2014 à 09:16

Ce mardi 1er juillet 2014, le mouvement de grève de certains salariés de la Cilam a donné lieu à plusieurs scènes de violence. Au cours d'une échauffourée entre grévistes et vigiles autour d'un camion de lait, un délégué syndical a notamment été étranglé par un tuyau, se retrouvant dans un état semi-conscient nécessitant son transfert à l'hôpital. Du côté de la direction, on dénonce "l'entrave" à l'activité de production et la "prise en otage" de "90 % des salariés". Les dirigeants de la Cilam ont adressé un courrier au sous-préfet de Saint-Pierre pour demander que "des mesures soient prises, sans délais, pour rétablir l'ordre public". Côté syndical, la CGTR estime que "cette situation nous rappelle les années les plus sombres de la répression syndicale", l'union régionale Sud du syndicat indiquant que "des plaintes seront déposées auprès de la justice".

Au terme d’un deuxième jour de grève marqué par des affrontements physiques, parfois violents, entre grévistes et non-grévistes, la direction de la Cilam et les syndicats se sont opposés à coup de communiqués dans la soirée de ce mardi 1er juillet.

Les dirigeants de la compagnie laitière ont dégainé les premiers : "Depuis ce lundi 30 juin, le site de la Cilam à Saint-Pierre est paralysé par un mouvement de grève sans même que la direction ait reçu une quelconque préavis (...) La société demande aux autorités de garantir l’ordre public et aux syndicats de rétablir la libre-circulation du lait et des marchandises", écrivent-ils.

"90 % des salariés de la Cilam ne se retrouvent pas dans cette situation et souhaitent travailler. À l’instar de la direction, ils se sentent pris en otage. Sur les 150 salariés présents, une pétition a été signée en ce sens par 110 et transmis à Monsieur le préfet", poursuit le communiqué de la direction.

Évidemment, du côté syndical, on perçoit la situation d’un tout autre point de vue. L’URS CGTR parle ainsi "d’événements graves" qui se sont produits ce mardi, dans un courrier également adressé au sous-préfet de Saint-Pierre. "Un salarié gréviste de la Cilam s’est fait violemment agresser par des vigiles embauchés par la direction (...) Les vigiles, sous la responsabilité de la direction, ont dépassé clairement et largement les limites légales de leur champ d’action", écrit la section syndicale. Elle ajoute que "des salariés non grévistes dont une bonne partie d’agents de maîtrise et de cadres, venant de Saint-Denis, (...) ont fait preuve face aux grévistes d’une attitude particulièrement violente".

L’URS CGTR souligne que "les traumatismes subis sont profonds et les marqueront longtemps dans leur intégrité physique et morale" et indique que "des plaintes seront déposées dès demain (ce mercredi, ndlr) auprès de la justice".

Enfin, la direction de la CGTR "condamne les violences orchestrées par la direction de l’usine Cilam contre les grévistes", par la voix de son secrétaire général Ivan Hoareau. "Ce membre éminent du Medef joue la division entre les salariés, ce qui dans la situation de crise que traverse La Réunion est la pire des attitudes. Cette situation nous rappelle les années les plus sombres de la répression syndicale (...) Nous appelons la direction à s’assoir autour de la table de négociation afin d’apporter des réponses aux revendications posées par les salariés", écrit-il.

Quant aux agriculteurs, la FDSEA (fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) se dit "extrêmement préoccupée" par cette grève. Rappelant "les dégâts dont ont souffert les éleveurs laitiers réunionnais l’année dernière", elle "s’indigne" que ceux-ci soient "à nouveau les otages et les victimes collatérales de ce conflit social".

www.ipreunion.com

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