Questionnaire intrusif sur la vie privée

La Possession - Licenciements et harcèlement dénoncés devant la SAE

  • Publié le 2 février 2015 à 12:02

Ce lundi matin 2 février 2015, plusieurs salariés de la SAE (Société australe d'équipement) se sont rassemblés devant le magasin de l'entreprise, à La Possession, pour protester contre des faits de harcèlement et le licenciement d'une employée qui s'était insurgée contre un questionnaire très intrusif sur la vie privée adressé par la direction aux salariés en août dernier. La CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) a été saisie et un courrier adressé au procureur de la République de Saint-Denis.

Licenciée pour avoir dénoncé l’intrusion de la direction dans la vie sexuelle et la vie conjugale des salariés : c’est ce que pense Carole Belhassem, désormais ex-secrétaire commerciale à la SAE. "J’avais 9 ans d’ancienneté dans cette société, employée exemplaire, et j’ai été licenciée en 2 mois", a-t-elle expliqué ce lundi matin.

"La raison c’est que j’ai dénoncé le harcèlement qu’on subissait et ce questionnaire avec toutes les questions intimes qu’on nous posait. Mon patron a réussi en deux mois à trouver des fautes bidon et j’ai été licenciée car j’ai dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas", a-t-elle ajouté, mobilisée avec d’autres employés munis de pancartes pour protester contre le comportement de la direction.

À leurs côtés, le syndicat Union Régionale 974, mais aussi d’ex-salariés de la SIB ou encore Jean-Hubert Payet, délégué syndical de la CFE-CGC ports et docks, tous venus par solidarité. Car pour eux, cette affaire qui remonte au mois d’août, est loin d’être anodine. Comme l’avait révélé Imaz Press, c’est un questionnaire assez surréaliste qui avait été imposé aux salariés avec des questions très précises sur la vie privée – et notamment la vie sexuelle et conjugale – des employés.

Certains, dont Carole Belhassem, se sont alors insurgés et se sont tournés vers l’UR 974, qui a adressé un courrier au procureur de la République de Saint-Denis et saisi la CNIL. Cette dernière a transmis le courrier à son "service des plaintes", le traitement du dossier étant actuellement en cours et pouvant prendre un certain temps.

"Terreur" et "pression"

Mais pour ces salariés, le problème ne se résume pas à cette unique histoire de questionnaire. Ce ne serait que l’illustration de l’attitude de la direction vis-à-vis de la trentaine d’employés repartie entre la SAE et la SAE Production. "Aujourd’hui on souhaite dénoncer le comportement de cet employeur hors-la-loi, car il y aussi d’autres problèmes, il n’y a pas d’application de la convention collective, il n’y a pas d’élections, l’inspection du travail est déjà intervenue...", souligne Clara Derfla, secrétaire générale de l’UR 974.

Et selon Carole Belhassem, la direction "fait régner la terreur et la pression dans cette société", et c’est pourquoi "personne n’a osé bouger". "Les gens ont un petit salaire, ils ont leur loyer à payer, des enfants, ils tiennent à leur emploi. Donc tous les employés subissent cette situation sans rien dire", estime-t-elle. Et de citer également le cas d’un responsable du magasin "qui vient de recevoir par voie d’huissier, chez lui en mains propres, sa mise à pied conservatoire", ou encore de cette employée enceinte "qui a pris trois avertissements en deux mois".

"On est en train de licencier tous les salariés qui ont de l’ancienneté. On ne veut que des jeunes et des gens qui ne disent rien", en déduit Carole Belhassem, licenciée mais qui ne souhaite pas être réintégrée car "ce serait mettre ma santé en péril", confie l’ex-secrétaire commerciale. "Mais je veux dénoncer tout ça car je pense à mes collègues qui sont toujours dans cette boîte et qui subissent tout ça", ajoute-t-elle.

À noter que les salariés contestataires de la SAE ont été reçus dans la journée par la députée Huguette Bello et qu'une rencontre devrait avoir lieu dans les prochains jours à la préfecture.

Du côté de la direction, on n’a pas souhaité s’exprimer ou venir à la rencontre des protestataires ce lundi matin. Mais en collectant des données relevant de la vie privée, dont certaines touchant à la vie sexuelle des employés, l'entreprise s'est exposée à d'éventuelles sanctions de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés), voire à des sanctions pénales.

www.ipreunion.com

À la suite de la parution de cet article, la direction de la SAE nous a adressé ce madi 3 février 2015 le droit de réponse suivant

" La société SAE s'inscrit en faux contre les allégations mensongères relayées dans cet article.

Cette action sauvage l'a été tant dans sa façon de procéder (sans rechercher de dialogue en amont), que dans les propos scandés, au regard de leur caractère diffamatoire et injurieux.

Vous êtes vous demandé, qui est cette " ex-salariée" licenciée pour une cause réelle et sérieuse, et qui serait restée 9 ans en poste, avant de se dire un matin qu'elle était dans un régime de terreur ?

Il existe des instances dédiées, dans un état démocratique pour régler un différend entre un employeur et un salarié ; ces questions ne se débattent pas sereinement en place publique, sur un trottoir.

Vous êtes vous demandé (avez-vous eu envie de vérifier l'information ?), si les salariés en poste à ce jour, partagent ces allégations et soutiennent cette façon de se comporter?

Aucun salarié en poste à ce jour au sein de l'entreprise, ne participe ni ce soutien de tels agissements.

Cette ex-salariée qui se dit victime, pour éluder le débat sur ses manquements, n'a pas le soutien de ses collègues, qui préfèrent conserver une attitude de réserve et de dignité.

L'entreprise qui est un ensemble cohérent et solidaire, est triste de constater qu'à des fins égoïstes, l'on veut abimer leur outil de travail et détruire l'effort de son labeur.

Enfin, l'on peut en revanche s'interroger sur la légitimité de ce type d'action qui s'apparenter à une forme d'intimidation et soutenue par des membres d'un syndicat, en quête de légitimité et de visibilité sur le terrain (après sa scission interne avec la CGT... annonce qui fit aussi les choux gras de la presse il y a quelques mois...).

L'action syndicale, si noble dans l'esprit de Waldeck Rousseau, doit-elle être dévoyée et récupérée à des fins démagogiques, pour soutenir un groupuscule d'intérêts égoïstes, qui font insulte aux autres salariés, qui oeuvre au quotidien à la cohésion et au développement de leur outil de travail ?

A bon entendeur ! "

Christophe Rallu, gérant de la société SAE

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5 Commentaires
yvan
yvan
8 ans

c'est pas bien petit patron !

Boyer Jean Claude
Boyer Jean Claude
9 ans

écœurant ! le medef serait bien inspiré de rappeler à l'ordre ce genre de patron malfaisant, comme il a fait à la SHLMR

la pas bon meme
la pas bon meme
9 ans

(Supprimé pour injures - webmaster ipreunion.com) koça la jistice i attendre (Supprimé pour prise à partie - webmaster ipreunion.com) lé grave lo z'affairs . et que pense L'UFR DE TOUT ça ? sa y fé partie de zotte combat ça . en tout lé cas bravos a madame carole d'avoir dénoncer tout ça et merci a L'UR 974 ZOT Lé VRAIMENT IN SYNDICAT TERRAINS MI ADHéRE A ZOT MOUVEMENTS .

aldo pitzi, depuis son mobile
aldo pitzi, depuis son mobile
9 ans

Il sevit encore dommage pour l employe mais qu elle courage merci MADAME il en faudrait beaucoup des gens comme vous chapeau bas

ti caf
ti caf
9 ans

pire que DSK ;