Homophobie et transphobie

L'Assemblée nationale vote un nouveau délit contre les "thérapies de conversion"

  • Publié le 6 octobre 2021 à 09:17
  • Actualisé le 6 octobre 2021 à 09:30

L'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité, mardi 5 octobre au soir, une proposition de loi de La République en marche (LRM) réaffirmant l'interdiction des "thérapies de conversion", ces pratiques qui visent à imposer l'hétérosexualité aux personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT) (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Voté en première lecture et transmis au Sénat, le texte prévoit une infraction spécifique contre les soi-disant "thérapeutes" ou religieux qui prétendent "guérir" les homosexuels, un délit puni de deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende. La loi concerne aussi les thérapies de conversion visant à "réprimer l’identité de genre" d'une personne.

La sanction est portée à trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende en cas de circonstances aggravantes, notamment lorsque la victime est mineure, dépendante ou que l’auteur est un ascendant.

"Il n’y a rien à guérir. Etre soi n’est pas un crime, on ne doit pas chercher à guérir l’identité de genre ou l’orientation sexuelle", a insisté la ministre déléguée à l’égalité, Elisabeth Moreno, en ouverture des débats.

- Des pratiques "moyenâgeuses" -

Venues des États-Unis, ces pratiques "moyenâgeuses" sont peu connues en France et difficilement quantifiables. Lors d’une mission parlementaire de 2019, Laurence Vanceunebrock et l’Insoumis Bastien Lachaud ont évoqué une "centaine de cas récents", s’alarmant de "l’augmentation des signalements .

Ils décrivent des traitements par "hypnose ", "hormones " voire "électrochocs", des dérives "religieuses" entre "appels à l’abstinence" et séances "d’exorcisme", ou le recours aux "mariages forcés" hétérosexuels.

De tels actes peuvent déjà tomber sous le coup de la loi, via les violences volontaires, l’abus de faiblesse, l’exercice illégal de la médecine, le harcèlement ou la discrimination… Mais Laurence Vanceunebrock juge nécessaire un délit spécifique pour soutenir les victimes face à la difficulté de porter plainte et mieux prendre la mesure du phénomène.

www.ipreunion.com avec l'AFP

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