Voile - Tour du monde à l'envers

Maud Fontenoy : "pas question de quitter le l'Oréal Paris"

  • Publié le 12 février 2007 à 00:00

Maud Fontenoy a commencé ce lundi matin 12 février 2007 la construction de son mât de remplacement (notre photo). Ce gréement de fortune devrait lui permettre de rejoindre La Réunion. "J'ai du boulot (...) mais pas question que je quitte le l'Oréal Paris" a indiqué la navigatrice par radio lundi matin. Son voilier a démâté samedi alors qu'elle était à son 119ème jour de mer dans son tour du monde à l'envers. Elle avait quitté La Réunion le 15 octobre 2006 et elle était attendue dans l'île vers le 20 février.

"48 heures après le démâtage, une partie de la voile et encore emmêlée dans la bôme. Je suis encore dans le débris de carbone. J'essaye de morceler au maximum. Si cela me prend 2 ou 3 jours tant pis, je veux essayer" a indiqué la navigatrice ce lundi matin dans une interview à France Info.

"J'ai le moral"

Maud Fontenoy travaille toujours à hisser la bôme (la barre accrochée au mât qui permet de diriger la grand-voile). Cette pièce maîtresse pour la navigation pend actuellement sur le côté ribord du bateau. Maud Fontenoy veut mettre en place un système pour redresser cette bôme et en faire un mât. Un travail de titan. "J'avance centimètre par centimètre, mais j'ai le moral. Je veux parvenir à installer seule ce gréement". Elle a déclaré à l'Agence France Presse qu'elle veut y arriver avant que le bateau d'assistance partie dimanche d'Australie ne la rejoigne dans 3 ou 4 jours après avoir parcouru 1 800 kilomètres.

De la nourriture et du fioul

Affrété par l'Oréal, ce bateau a quitté Perth chargé de vivres et de fioul. La navigatrice indique avoir sans doute assez de nourriture et d'eau pour finir son aventure. Par contre, le carburant dont elle disposait à bord s'est en partie renversée lors des tempêtes qu'elle a affrontées dans le Pacifique Sud. Toutefois, la navigatrice décidera seule si elle accepte cette aide ou si elle poursuit sans assistance.

"Do you want to be rescued"

Par ailleurs, le cargo allemand qui s'est dérouté pour aller à la rencontre de Maud Fontenoy et son voilier endommagé, est arrivé à la hauteur de la navigatrice dimanche soir. "C'est un monstre d'acier de 180 mètres de long, transportant 5 étages de conteneurs" a raconté la jeune femme. Elle avoue avoir eu très peur. "Mon pauvre voilier démâté était minuscule et ballotté. Il tremblait sous les vibrations du moteur du cargo" a-t-elle ajouté. "Nous sommes entrés en communication VHF. Je comprenais mal mes interlocuteurs qui parlaient anglais avec un fort accent allemand. Le commandant du navire m'a demandé: "do you want to be rescued" (voulez-vous être secourue, monter à bord). J'ai répondu qu'il n'était pas question que je quitte le l'Oréal Paris" a poursuivi la jeune femme.

"Je veux continuer"

Le cargo allemand est resté à ses côtés toute la nuit. Puis le jour s'est levé. Maud Fontenoy s'est lancée dans ses travaux. À 20 mères d'elle l'équipage a pris des photos avant de s'éloigner et de laisser la navigatrice seule. "J'ai pris la décision de continuer. C'est difficile, mais je sais que j'ai cette énergie au fond de moi" a-t-elle conclu.

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