Le rugby sud-africain serait "en péril"

Afrique du Sud : bientôt un quota de rugbymen noirs

  • Publié le 25 septembre 2014 à 05:14

La fédération sud-africaine de rugby (SARU) souhaite mettre de la couleur dans ses équipes. Dans un document que s'est procuré le quotidien Cape Times, les instances du rugby sud-africain affirment que 50 % des joueurs de l'équipe nationale devront être noirs en 2019. Dès 2015, les clubs auront l'obligation de présenter 7 rugbymen de couleur sur les 23 figurant sur une feuille de match. Visant à mieux coller à la réalité démographique du pays, cette décision pourrait être "un processus positif pour la transformation raciale du rugby." "Si elle était ignorée cela mettrait en péril ce sport", affirme un responsable de la SARU. (photo D.R.)

En 2011, le sélectionneur de l’équipe de France de l’époque, Laurent Blanc, avait créé un scandale en évoquant la possibilité d’instaurer un quota limité de joueurs bi-nationaux dans les centres de formations et les écoles de football. En 2015, la fédération sud-africaine de rugby (SARU) envisage au contraire d’encourager la sélection de joueurs de couleur. Et ce, à un an de la coupe du monde organisée en 2015 en Angleterre. D’après ESPN, ce plan de transformation sera surveillé annuellement "pour identifier les obstacles qui ont un impact négatif sur la mise en œuvre."

La SARU estime qu’il n’y a pas assez de rugbymen noirs. Par exemple, le 6 septembre dernier, lors du match entre l’Afrique du Sud et l’Australie, seulement quatre joueurs l’étaient : Bryan Habana, Cornal Hendrick, Tendai Mtawarira et Trevor Nyakane. Pour un responsable du rugby sud-africain, instaurait des quotas serait "positif pour la transformation raciale du rugby." La fédération estime même que si cette mesure est ignorée, "cela mettrait en péril ce sport."

Cette politique de discrimination positive avait été encouragée dès 1995, lors de l’organisation par l’Afrique du Sud de la coupe du monde du rugby. A cette époque, Nelson Mandela commençait son mandat en tant du président du pays, avec comme symbole de la fin de l’apartheid la sélection de Chester Williams parmi les Springboks. Seulement, depuis, les choses ont peu évolué au goût de Desmond Tutu, prix Nobel de la paix en 1984. "Presque 20 ans plus tard, je déplore le rythme de tortue auquel la transformation du haut-niveau a eu lieu", déplorait l’archevêque dans les colonnes du journal Cape Times.

Ainsi, en 2019, 50 % des joueurs de l’équipe nationale et des clubs du pays devront être noirs. Cette initiative sera également appliquée aux entraineurs des équipes, et aux managers à hauteur de 40 %. Dès 2015, 7 joueurs sur les 23 figurant sur une feuille de match devront être de couleur, alors que 5 joueurs noirs devront être en même temps sur le terrain. Ce type de mesure sera également adopté à moindre mesure en Australie, qui devra compter sur un staff composé à 10 % de personnes noires. Le sélectionneur australien devra également choisir à minima cinq joueurs de couleur.

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2 Commentaires
run.974
run.974
9 ans

je plussoie !

pierusan
pierusan
9 ans

C'est ce qu'on pourrait appeler du "racisme positif", une manière pseudo-élégante de dire : les gens diffèrent selon la couleur de leur peau (noire, blanche, jaune, rouge,...), mais ils ont les mêmes droits. C'est oublier que les 7 milliards d'humains qui peuplent cette Terre ont tous (sauf erreur...) le même ADN, donc ils appartiennent à une SEULE et UNIQUE RACE : la race humaine. En l'occurrence, la SARU serait mieux avisée de juger les joueurs sur leur capacité de jeu et leur niveau sportif que...sur la couleur de leur peau.