Moins de 300 kilomètres de zones cyclables

Pistes cyclables : La Réunion loin du compte malgré de bonnes intentions

  • Publié le 10 octobre 2020 à 09:14
  • Actualisé le 11 octobre 2020 à 08:57

Les associations de défense et promotion de la pratique du vélo notent, de manière unanime, de nouvelles intentions des collectivités réunionnaises pour favoriser le moyen de locomotion. Le chemin reste toutefois long pour rattraper le retard accumulé, notamment par rapport à aux communes de taille équivalente en métropole. En attendant la fin de la complétion de la Voie vélo régionale, La Réunion compte à ce jour moins de 300 kilomètres de pistes cyclables. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

La ville de Saint-Denis a dévoilé, ce vendredi 5 octobre 2020, son “plan vélo” pour encourager la population à se mettre au cyclisme. Pour se faire, la commune a pour projet de construire en 8 et 10 kilomètre de pistes cyclables, en complément des 30 kilomètres déjà existant. La commune ambitionne également de mettre à disposition des vélos électriques, ainsi que des aides économiques pour l'achat de vélos.

Lire aussi : Saint-Denis : la commune veut encourager la pratique du cyclisme

Des stations en libre service de vélos à assistance électrique verront également le jour dans la cité dionysienne. Suite à un appel à projets, début décembre 2019, la ville a retenu le groupement AREE-PLEASE  pour installer les sations sur quatre sites : le Jardin de l’etat, la Poste, rue Maréchal Leclerc, la place Paul Vergès et le Barachois.

Une initiative similaire à celle dont débattront les élus du TCO lors du prochain conseil communautaire. L'intercommunalité a d’ailleurs enclenché son projet Ecocité, une vaste démarche d’aménagement urbain qui représente pour développer le territoire. Dans le cadre de ce projet, le TCO projette de faciliter les déplacements et développer les alternatives au tout-voiture, dont les voies cyclables.

La CASUD prévoit également de favoriser des modes de transport alternatifs à l'automobile par la promotion du vélo, dans son plan de développement urbain. “Les aménagements cyclables sont prévus dans les projets de création de nouvelles voies routières et l’aménagement des voies existantes”, indique l'intercommunalité à Imaz Press.  “Actuellement la CASUD procède à l'étude de la réalisation d'un schéma directeur Vélo sur l'ensemble de son territoire. On travaille également sur la mise en place d'un service de mise à disposition de vélos à assistance électrique.”

120 vélos électriques seront répartis sur des axes linéaires tels que le littoral de Saint-Joseph à Saint-Philippe, la RD70  en faisant une boucle Bois Court, Mairie du 23e, et la RD3 rue Hubert Delisle, de Bras de Pontho (parc des palmiers à Bérive). Le tout, pour un coût total de 750 000 euros. À ce jour, la CASUD ne recense qu'une piste cyclable de trois kilomètres dans la commune de Saint-Joseph. 

- De nouvelles intentions pour "certaines collectivités" -

“Que ce soit au niveau des communes ou des intercommunalités, il semblerait que depuis les dernières élections municipales, il y ait une attention particulière, une prise de conscience qui a été faite”, se félicite Philippe de Cotte, président du Comité réunionnais de promotion du vélo et vice-président du Comité régional de cyclisme de La Réunion. “Les élus s’intéressent à nous maintenant, alors qu’auparavant on allait quémander.”

Lire aussi : Civis : une matinée vélo sous le soleil

Le CRVP se veut représentant des utilisateurs du vélo au quotidien et porteur de conseil aux collectivités qui le sollicitent. Depuis la fondation de l’association en 2007, Philippe de Cotte a noté des évolutions certaines. Il existe toutefois une disparité dans entre les différentes collectivités dans la promotion du vélo comme moyen de circulation alternatif. “Si on fait un bilan, il est plus ou moins positif. On a mis 2-3 ans pour avoir l'attention et le soutien de certaines collectivités. Notre slogan, c’est “Réunion, île cyclable”. On est encore loin du compte”, nuance-t-il.

“On a pas mal de retard parce qu’on a commencé d’assez loin. On n’est jamais satisfait de ce qu’on peut avoir, on aimerait que ça se fasse encore plus vite. Il reste encore beaucoup de secteurs à aménager”, insiste Daniel Omer Hoarau, président du comité départemental de cyclotourisme.

Lui et Philippe de Cotte se réjouissent de la réalisation de la piste cyclable entre la Ravine des Chèvres à Sainte-Marie et Sainte-Suzanne. Un exemple de la nouvelle dynamique en faveur du vélo sur l’île, mais également de la lenteur d’application des nouvelles intentions. Entre la conception du projet, sa validation, l’appel d’offres et sa mise en oeuvre, il aura fallu trois ans pour que les trois kilomètres de cette piste cyclable voie le jour.

“Au-delà de la bonne volonté politique, il y a trois conditions pour qu’un projet soit bien fait : il faut un élu responsable, un technicien au sein la collectivité et le budget. Sans cela, nous sommes dans des volontés qui restent stériles”, explique Philippe de Cotte. “Ce sont des choses que nous, utilisateurs de vélo, avons parfois du mal à comprendre. Nous voudrions que ça se passe plus rapidement parce que nous sommes les utilisateurs de la route les plus vulnérables.”

Lire aussi : Loi d'orientation des mobilités : quatre dispositifs en faveur du vélo

- Extinction Rebellion multiplie les actions - 

Depuis plusieurs semaines maintenant, les militants de l'association écologiste Extinction Rebellion enchaînent les actions pour réclamer une politique sur la pratique du vélo aux différentes communes de La Réunion. Pour eux, les nouvelles intentions affichées ne sont pas suffisantes.

“Il n’y a pas grand-chose qui est fait. On a quelques aménagements sur le littoral de la côte ouest. En général dans les villes, il n’y a aucune piste cyclable. Dès qu’on arrive en ville, il n’y a plus de place pour rouler”, déplore Vincent, membre de l'association.

Extinction Rebellion organise des actions de création de pistes cyclables, baptisées “Vélorutions” pour interpeller les élus. Des marquages au sol pour indiquer la dangerosité de certains axes qu’il serait nécessaire de sécuriser. 

Lire aussi : Des pistes cyclables temporaires tracées à Saint-Leu et Etang-Salé

“On a lancé une première Vélorution le 12 septembre à Saint-Denis. Une prochaine est prévue le 31 octobre à Saint-Pierre. On attend beaucoup de participation. L’idée est que les cyclistes sortent du bois et inciter les élus à répondre aux demandes d’une partie de leur électorat”, explique Vincent.

“À La Réunion, il y a une vraie politique du tout-voiture avec des grands chantiers pharaoniques, comme la NRL. Des milliards sont investis sur ce mode de transport alors que ce n’est pas durable, ça ne correspond pas à l’urgence climatique”, renchérit-il. 

L’association regrette surtout que certains élus et collectivités ne considèrent le vélo que comme un loisir et pas comme un vrai mode de déplacement. “Aujourd’hui on a du vélo électrique, du vélo cargo, du vélo remorque pour les enfants, on peut aller faire ses courses, on peut aller au travail avec. On peut remplacer 20 ou 30% des véhicules de l’île très facilement. Le principal frein à la pratique du vélo est l’absence de parcours sécurisés.”

Lire aussi : Extinction Rebellion : de nouvelles pistes cyclables tracées à Saint-Pierre et au Tampon

- Une campagne nationale pour la sécurité à vélo -

“Attention à vélo, attention aux vélos.” Le 25 septembre dernier, la Sécurité routière a lancé une grande campagne de sensibilisation à destination des automobilistes et des cyclistes eux-mêmes, face à la hausse de la pratique du vélo et du nombre d'accidents.

Selon la Sécurité routière, 123 cyclistes ont été tués depuis le début de l'année, dont 29 en juillet, soit seulement 29 de moins que sur la même période en 2019, alors que la France a été confinée pendant deux mois.

Par ailleurs, 1.566 personnes ont été blessées à vélo de juin à août 2020, contre 1.362 en 2019. Enfin, depuis 2010, la mortalité des cyclistes a crû de 27%, tandis que celle de tous les usagers de la route confondus a baissé de 19%.

aa /www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
8 Commentaires
Cylo, depuis son mobile
Cylo, depuis son mobile
3 ans

il n y a aucune volonté de la part de nos collectivités de mettre Les moyens de d aménager des voies de circulation sécurisées et dissocier de la circulation automobile dédié aux cyclistes et n en parlons pas pour les piétons il ne devrait pas avoir des rues sans trottoir réservé uniquement aux piétons il faudrait mettre nos élus de chaque collectivité dans un fauteuil roulant ou une poussette et les faires circuler dans nos cÃ'tes.

Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

En ce qui concerne les amendes .... n enviez pas la métropole !

Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

Du retard oui, mais dangereux ...

john
john
3 ans

LA FRANCE RACKET PLUS LES RÉUNIONNAIS AVEC DES AMENDES, QUEL N' INVESTIS SUR NOTRE ÎLE.VIVEMENT L'INDÉPENDANCE DE NOTRE ÎLE.

john
john
3 ans

LA FRANCE EST RAPIDE POUR METTRE DES AMENDES AUX RÉUNIONNAIS, MAIS POUR LES PROJETS SUR NOTRE ÎLE C'EST UNE LENTEUR DE DICTATURE.

john
john
3 ans

NOS ÉLUS NE BOUGENT PAS ASSEZ JE TROUVES À LA RÉUNION,MAIS AVANT LES ÉLECTION OULA LES PROJETS SORTES DES TIROIRS

john
john
3 ans

VIVE L'INDÉPENDANCE DE LA RÉUNION.LA FRACE EST ENTRAIN DE DÉTRUIRE NOTRE ÎLE

7AC
7AC
3 ans

"Pistes cyclables" non entretenues, pleines de saletés, clous, ferrailles, verre, et sans oublier les voitures qui y sont stationnées.Faire du vélo ici, c'est vraiment hyper risqué !