Une tradition familiale ancienne

Pêche de loisirs : environ 40.000 pratiquants à La Réunion

  • Publié le 17 décembre 2021 à 19:38
  • Actualisé le 17 décembre 2021 à 20:30

Sous l'autorité du préfet de La Réunion, la direction de la mer sud océan Indien (DMSOI) a mandaté l'institut IPSOS Océan Indien pour réaliser auprès d'un panel représentatif de 1800 Réunionnais une enquête portant sur les pratiques de la pêche de loisir et la perception de cette activité par la population. La pêche de loisir en mer apparaît comme une activité relevant souvent de la tradition : 60 % des pêcheurs de loisir décrivent en effet leur pratique comme une activité familiale ancienne et 7 pêcheurs sur 10 ont plus de 10 ans de pratique. Les pêcheurs novices sont rares. Néanmoins, cette expérience n'amène que 52 % des pêcheurs de loisir à déclarer connaître la réglementation concernant la pêche de loisir. Environ 40.000 personnes, en grande majorité des hommes, s'adonnent à ce loisir. Nous publions le communiqué complet de la préfecture ci-dessous (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Parmi les nombreux loisirs de pleine nature qu’affectionnent les Réunionnais, la pêche de loisir en mer occupe une place de choix. Qu’elle soit pratiquée depuis une embarcation, depuis le bord, à pied dans les lagons et estuaires ou en chasse sous-marine, dans un but sportif, récréatif ou pour obtenir un " petit cari " familial, la pêche de loisir en mer constitue une activité maritime de premier plan à La Réunion et représente pour ses pratiquants un lien naturel avec l’océan Indien.

Alors que des données permettant d’évaluer cette activité sont collectées depuis quelques années en métropole et dans d’autres territoires ultramarins, les pouvoirs publics ne disposaient pas de chiffres sur la pêche de loisir en mer à La Réunion. Sous l’autorité du préfet de La Réunion, la direction de la mer sud océan Indien (DMSOI) a mandé l’institut IPSOS Océan Indien pour réaliser auprès d’un panel représentatif de 1800 Réunionnais une enquête portant sur les pratiques de la pêche de loisir et la perception de cette activité par la population.

Cette première enquête évalue le nombre de pêcheurs de loisir à La Réunion à 40 000 personnes, en grande majorité (82 %) des hommes. Ceux-ci pratiquent très largement la pêche depuis le bord, à l’aide d’une canne à moulinet. L’activité de pêche embarquée est également pratiquée de manière importante sur l’île, par environ 10 000 personnes. Les activités de pêche à pied et de chasse sous-marine sont plus rarement exercées.

La pêche de loisir en mer apparaît comme une activité relevant souvent de la tradition : 60 % des pêcheurs de loisir décrivent en effet leur pratique comme une activité familiale ancienne et 7 pêcheurs sur 10 ont plus de 10 ans de pratique. Les pêcheurs novices sont rares. Néanmoins, cette expérience n’amène que 52 % des pêcheurs de loisir à déclarer connaître la réglementation concernant la pêche de loisir.

Les sorties de pêche sont fréquentes, avec 27 sorties/an en moyenne pour les pêcheurs en bateau et 22 pour les pêcheurs du bord. Cette assiduité dans l’activité conduit donc à générer un chiffre d’affaires important pour les fournisseurs de matériel de pêche.

Cette enquête permet d’évaluer à 12 millions d’euros les dépenses réalisées chaque année par les pêcheurs de loisir pour s’adonner à leur passion.

Sur la base des déclarations des pêcheurs, chaque sortie de pêche du bord permet de capturer en moyenne 1,6 kg de poisson et 6 kg pour une sortie en navire. Thons, mérous, carangues, vivaneaux, capitaines, capucins, pêche cavale, la diversité des espèces ciblées par la pêche de loisir reflète la richesse des eaux réunionnaises mais également leur fragilité face à des prélèvements encore trop mal connus.

Enfin, l’enquête met en avant un constat qui appelle à une mobilisation collective : 84 % des pêcheurs rapportent la présence de déchets issus de la pêche abandonnés aux abords des lieux de pêche.

* A l’orée de la saison estivale, rappelons les règles en vigueur pour une pêche durable et responsable :

- les produits de la pêche de loisir sont réservés à la consommation du pêcheur et de sa famille, ils ne peuvent être donnés ni vendus.

- es captures de la pêche de loisir sont marquées dès la mise à bord, en coupant la partie inférieure de la queue.-

- la pêche à partir d’une embarcation non immatriculée (kayak de plage, bouée) n’est pas possible.

- l’utilisation de certains engins est réglementée. L’usage d’un moulinet ou vire-ligne électrique est soumis à déclaration auprès de la DMSOI et son usage et sa détention réservé aux week-ends et jours fériés. L’usage d’un drone ou d’un canon de pêche pour lancer une ligne n’est pas autorisé.

- au large, l’accès aux dispositifs de concentration de poissons (DCP) n’est possible que les week-ends et jours fériés.

- la pêche des langoustes est réglementée. Elle n’est autorisée que du 1er avril au 30 novembre et uniquement pour les individus de plus de 23 centimètres, à l’exclusion des femelles portant des œufs. Ces crustacés sont capturés à la main ou à l’aide d’un crochet.

- la pêche des coquillages vivants est interdite, à l’exception des moules de plus de 4 cm

-  cinq espèces de requins de récif (pointe blanche de récif, dagsit, corail, pointe noire de récif, nourrice fauve) sont protégées de la pêche.

- la réglementation de la pêche des bichiques est en cours de révision suite à un large travail de concertation.

- des règles particulières portent sur les zones de lagons ou les réserves, par exemple :

- la pêche embarquée et la chasse sous-marine sont proscrites à Sainte-Rose entre la rivière de l’est et la pointe Corail dans le périmètre de la réserve marine, les prises sont limitées à 5 kg par pêcheur et par jour et toute pêche de nuit, y compris du bord, est interdite. Une réglementation spécifique encadre certaines activités de pêche dite " traditionnelles "

- dans les lagons hors RNNMR, seule la pêche à la gaulette et la pêche des capucins nains au filet ou au panier sont permises

- les pêcheurs de loisir à pied, comme tous les usagers, ne doivent pas marcher sur les coraux. 

- enfin, pour des raisons sanitaires évidentes, la pêche dans les ports est exclue.

Les pratiquants sont invités à s’informer auprès de la DMSOI et sur son site avant leurs sorties en mer ou sur le littoral. Des actions de sensibilisation et des contrôles sont régulièrement opérés.

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