Habitat

TCO: une charte pour aider les gramouns à être mieux logés

  • Publié le 26 août 2019 à 13:53

Le TCO veut avancer dans l'amélioration de l'habitat des personnes âgées. Une consultation réunissant associations, élus, bailleurs sociaux et locataires, a permis d'éditer un document appelé "Charte Logement Gramoun". Non définitif, il va être soumis à un comité de pilotage entre les différents acteurs du logement pour d'éventuelles modifications, avant d'être rattaché au Plan Local Habitat (PLH). Deux axes principaux dans cette charte : favoriser le maintien au domicile familial, et créer une offre complémentaire de logements intermédiaires pour répondre aux besoins des seniors.

Elaborée en concertation avec les habitants du TCO, des techniciens, des élus des 5 communes (La Possession, Le Port, Saint-Paul, Trois-Bassins et Saint-Leu) et des partenaires de l'habitat, la "Charte Logement Gramoun" devrait permettre de lutter drastiquement contre le logement indigne et l'isolement chez les gramouns.

Parmi les points essentiels de cette charte : la taille et l'aménagement des logements pour les personnes âgées, le prix du loyer, l'encadrement des travaux, les délais administratifs, les commerces et les espaces verts alentour ou tout simplement l'emplacement des logements intermédiaires plus adaptés pour les seniors.

Pour Erick Fontaine, élu délégué au logement au TCO, l'enjeu est renforcé par le prochain "doublement du nombre de personnes âgées sur le territoire TCO. C'est un défi que nous avons devant nous, avec 1900 demandes de personnes âgées dans les 4-5 ans à venir", estime-t-il. Il faut définir des priorités dans les logements des gramouns selon lui : "exemple concret : est-ce que le senior a une paillasse dans sa cuisine, une barre pour se tenir dans la salle de bain, un sol pas trop glissant, etc."

Certains points, ceux qui "fâchent" le plus comme le prix des loyers, pourraient subir des modifications après concertation avec les bailleurs, durant un comité de pilotage mis en place avec les différents acteurs de l'habitat. Pour Arash Khalatbari, coordinateur politique de la ville à la SHLMR (société d'habitation à loyer modéré à La Réunion), le prix des loyers sera le point le plus délicat. "C'est un mécanisme assez complexe, et ce n'est pas une question de mauvaise volonté du bailleur... On a un indicateur du restant à vivre qu'on essaie d'avoir à 25%, mais ce n'est pas toujours facile. Ça dépend du prix du foncier, des coûts de construction, des services autour etc..."

La question des seniors n'est pas homogène sur le territoire. Saint-Denis témoigne de vieux logements par exemple et sur le TCO, c'est la ville du Port qui l'emporte.

Selon le coordinateur, les discussions à venir et l'élaboration de la version finale de la charte va-ont demander "un effort collégial à l'ensemble des partenaires". Collégial mais capital pour lui. "On a pas peur de cette charte, on a des objectifs partagés, et on ne considère pas ce document comme une contrainte".

L'un des points à aborder également sera l'enclavement des personnes âgées. "La dimension sociale est très importante aussi. On peut même aller vers une création d'emplois, en motivant les jeunes à aider les seniors. Le service à la personne est symbole d'avenir." La SHLMR travaille en ce moment sur un partenariat avec la Croix-Rouge. "On est en train d'élaborer une convention que l'on va expérimenter dans le quartier du Ruisseau à Saint-Denis. Cela pourrait servir d'exemple pour le TCO. C'est encore un projet en réflexion."

Cette charte en soi n'oblige à rien, il ne s'agit pas d'une convention. Mais une fois rattachée au Plan Local Habitat (PLH) en fin d'année, pour la troisième version de celui-ci, il aura une valeur plus contraignante.

mm/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

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