Volcan

Pas de risque "d'autoroute de l'enfer" au Piton de la Fournaise

  • Publié le 16 août 2013 à 03:00

Selon une étude publiée le 31 juillet 2013 dans la revue Nature, des vulcanologues ont mis en évidence un nouveau phénomène appelé "l'autoroute de l'enfer" : il s'agit d'une voie souterraine permettant à certains volcans d'entrer en éruption extrêmement rapidement et déjouant les tentatives de prévision. D'après Andrea Di Muro, directeur de l'Observatoire du volcan du Piton de la Fournaise (OVPF), cette découverte ne concernerait toutefois pas le volcan réunionnais, pourtant l'un des plus actifs du monde.

"Autoroute de l’enfer"... Le nom a de quoi faire peur. La récente étude suggère ainsi que dans certains volcans peuvent exister des voies souterraines reliant directement le manteau à la chambre magmatique, permettant une ascension très rapide et plus difficilement prévisible du magma. Une équipe américaine analysant les traces de l’éruption du volcan Irazu au Costa Rica, survenue entre 1963 et 1965, a ainsi calculé que le magma avait réalisé une ascension de 35 kilomètres à travers la croûte terrestre en quelques mois seulement, rapporte lemonde.fr.

Le Piton de la Fournaise, dont la dernière éruption remonte à l’année 2010, serait toutefois dénué de ce genre "d’autoroute", comme l’explique le directeur de l’Observatoire du volcan : "Nous n’avons jamais mis en évidence une telle progression rapide entre la source et la surface. Au Piton de la Fournaise, la progression du magma se fait petit à petit, par paliers."

En revanche, la progression peut se faire rapidement entre deux paliers, le risque augmentant lors de l’accumulation de magma dans les réservoirs les plus superficiels.  "On déjà observé des phénomènes de progression très rapide entre deux paliers, où la magma a parcouru près d’une dizaine de kilomètres en quelques jours, voire en quelques heures", confirme Andrea Di Muro. Il poursuit : "Le dernier palier est souvent peu profond, à moins de 2 kilomètres sous la sa surface. Et dans ce cas on peut avoir une progression très rapide vers la surface. Quand il y a une accumulation de magma et qu’on atteint le seuil  de pression suffisant, la remontée se fait en 2 heures en moyenne mais peut parfois se faire en 20 minutes."

Pas de quoi toutefois perturber les prévisions au Piton de la Fournaise. "Même quand la progression est rapide, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’éléments précurseurs", souligne Andrea Di Muro. "Dès que le sommet est actif, il y a une nécessité de ne pas avoir de visiteurs, d’autant que le magma d’un volcan basaltique comme celui-là est très liquide", poursuit-il.

Le dernier bilan pour la période allant du 20 mai au 24 juin 2013 faisait état d’un niveau d’activité faible du volcan réunionnais, ce qui est toujours le cas en ce mois d’août. "Nous sommes dans une phase de pause, dans un intervalle entre deux éruptions, et il n’y a pas de signes d’une réactivation", conclut le directeur de l’OVPF.

www.ipreunion.com

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