L'éruption se poursuit

Piton de la Fournaise : le front de coulée se déplace très lentement

  • Publié le 27 décembre 2021 à 17:08
  • Actualisé le 27 décembre 2021 à 17:47

L'éruption commencée le 22 décembre 2021 au Piton de la Fournaise continue, selon l'observatoire volcanologique. L'activité en tunnel de lave continue, avec une deuxième bouche visible au pied du cône éruptif. Les fontaines de lave ne dépassent que rarement les 15 mètres de hauteur. Sur les dernières 24 heures, un seul séisme volcano-tectonique sous le sommet a été enregistré. Le front de la coulée se trouve sur une zone relativement plate, et se déplace très lentement : il a progressé de moins de 100 mètres entre le 24 et le 26 décembre. Aux dernières nouvelles il se trouvait à plus de 7 km de la route nationale. Nous publions ci-dessous le communiqué de l'Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise (OVPF). (Photos OVPF)

"L’éruption débutée le 22/12/2021 aux alentours de 3h30 heure locale se poursuit. Sur les dernières 24h l'amplitude du trémor éruptif (indicateur d’une émission de lave en surface) montre toujours des fluctuations. Ces fluctuations peuvent être liées soit :

- au cône en cours d’édification qui subit des phases de construction et de démantèlement, influant ainsi la vitesse des débits de lave au niveau de l’évent ;
- soit à des libérations ponctuelles de poches de gaz piégées dans les conduits d’alimentation qui peuvent être libérées soudainement entrainant une augmentation du trémor.

L’amplitude du trémor se situe ce matin à environ 30% de son amplitude initiale.

L’activité en tunnel de lave mise en place au pied du cône depuis 23/12/2021, à la faveur de la fermeture du cône, se poursuit, avec des résurgences ponctuelles de coulées. Suite aux résurgences observées hier, une deuxième bouche était visible au pied du cône ce matin. La coulée principale ne ressort en un chenal unique qu’une centaine de mètre plus en aval.

L’activité de fontaine de lave au sein du cône est faible et les fontaines de lave ne dépassent la hauteur du cône (<15 m) que de manière intermittente.

Les données interférommétriques issues des acquisitions satellites du 25 et 26 décembre, et traitées par le service d’observation ISDeform, confirment que les déformations de surface associées à l’injection du magma le 22 décembre sont décimétriques et s’étendent de la zone sommitale jusqu’au site éruptif. La zone située entre la bordure sud du cratère Dolomieu et le cratère Château Fort s’est ainsi déformée d’une 20aine de centimètre. Aucune déformation significative au-delà du site éruptif n’est observée. Ces données sont en accord avec les données des stations GPS permanentes de l’OVPF-IPGP.

Sur les dernières 24h :

- Un seul séisme volcano-tectonique sous le sommet a été enregistré.
- Les déformations de surface ne montrent plus de déformation significative.
- Les estimations de débit de lave, établies par méthode satellite avec la plateforme HOTVOLC (OPGC - université Clermont Auvergne), sont comprises entre 3 et 12 m3/ sec. Ces variations s’expliquent par la méthode, qui se base sur le rayonnement infra rouge de la coulée dont la perception par les satellites peut être largement influencée par les conditions météorologiques au dessus des coulées.
- Le front de la coulée, en graton, actuellement sur une zone relativement plate, ne se déplace que très lentement. Le front de coulée a progressé de moins de 100 mètres entre le 24 et le 26 décembre.

Niveau d’alerte : Alerte 2-1 (éruption dans l’Enclos)"

Par ailleurs, des témoins ont fait part de "bullages" intrigants sur le site de Grand Etang. L'OVPF précise qu'ils n'ont pas de lien avec l'éruption en cours. "Suite aux observations de bullages sur le site de Grand Etang qui nous ont été rapportées par des internautes, une équipe de l'OVPF-IPGP s'est rendu sur place ce matin afin de procéder à des prélèvements et des analyses. Les premières constatations montrent que les sites de bullages ne sont pas associés à des anomalies de températures, et que les émissions sont pauvres en CO2 et H2S. Les échantillons vont être envoyés en métropole pour des analyses complémentaires. Ces bullages pourraient résulter de circulation d'air dans des fractures pré-existantes, ces circulations pouvant se ré-activer en fonction du niveau de la nappe d'eau. Ce genre de bullage a déjà été observé par le passé et n'a pas de lien avec l'activité volcanique en cours."

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