Près de 487 groupes observés cette année

Baleines: 2017 et 2018, "des années record pour l'observation des cétacés"

  • Publié le 9 février 2019 à 02:59
  • Actualisé le 9 février 2019 à 07:32

La saison 2019 des baleines à La Réunion est terminée et c'est l'heure du bilan... Les scientifiques du Groupe local d'observation et d'identification des cétacés (Globice) recensent pas moins en de 487 groupe de baleines, comprenant 1 à 10 individus ! Un nouveau record après les mauvaises années 2015 et 2016.

"En 2017 et 2018, nous sommes sur des années record, c’est assez exceptionnel," déclare Laurent Mouysset, président de l’association Globice. En tout, 317 nouveaux individus ont été identifiés cette saison. Depuis 2011, 1.420 cétacés ont été recensés.

La Réunion "n’est qu’une étape sur leur trajet migratoire"

Sur les routes migratoires, les baleines s’arrêtent dans les eaux chaudes des tropiques pour se reproduire et mettre bas, après onze mois et demi de gestation. "Chaque année, nous avons plus de la moitié des baleines qui passent à La Réunion qui ne vont être identifiées qu’une seule fois, ce qui veut dire qu’elles restent peu de temps, signale Laurent Mouysset. D’autres, entre 35 et 50% restent un peu plus d’une journée." Ces cétacés ne s’attardent pas…

D’après Globice, les baleines explorent plusieurs sites de reproduction pour maximiser les chances d’accouplement. "Pour les mères et les baleineaux, une autre hypothèse voudrait qu’elles montrent à leurs petits les différents endroit pour se reproduire pour qu’ils puissent les retrouver une fois adulte," poursuit le président de l'association.

En fin de saison, elles quittent les eaux chaudes et repartent. Avant d’aller s’alimenter en Antarctique, "elles passent majoritairement par Madagascar, indique Laurent Mouysset. Nous avions placé en 2013 des balises satellites pour analyser leurs migrations."

Leurs absences en 2015 et 2016

En 2015 et 2016, les baleines avaient un peu délaissé La Réunion. A l’époque le phénomène météorologique d’El Niño, et ses températures des eaux anormalement hautes avaient été pointés du doigt. "Cela reste une hypothèse, mais ce n’est pas si simple, il y probablement de multiples facteurs," estime le président de Globice.

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Des études sont en cours pour comprendre les raisons de cette absence. "Nous explorons les facteurs qui pourraient conditionner les migrations des baleines et expliquer les différence entre les années," explique Laurent Mouysset. Ce travail qui commence tout juste au sein de Globice ne devrait apporter des réponses que dans quelques années.

Identifier de nouveaux spécimens

Pour identifier de nouveaux cétacés, l’association Globice photographie la face ventrale de la queue de la baleine à bosses. Une véritable "la carte d'identité" de l'animal. La pigmentation située sur cette partie du corps de la baleine est en effet unique à chaque spécimen et fait office d'empreinte digitale. Chaque photo est rentrée dans "la base de données de l’association et d’une année sur l’autre, on compare et on regarde si sont les mêmes qui reviennent," résume Laurent Mouysset.

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Pour les prochains passages des mammifères, il faudra encore attendre un peu. Les premiers pourraient passer vers mars-avril, "mais le début de la saison commence au mois de juin. Jusqu’au mois d’octobre-novembre," termine le président de Globice.

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