Quand l'organisation du ménage repose sur les femmes

Charge mentale : vous en êtes peut-être victime sans le savoir

  • Publié le 9 mars 2019 à 13:00
  • Actualisé le 9 mars 2019 à 14:36

Après leur journée de travail, nombreuses sont les femmes qui ont une seconde journée qui les attend à la maison. Lessive, vaisselle, préparer le repas, aider les enfants à faire leurs devoirs, à prendre leur bain, ranger... Des tâches ménagères qui pèsent sur les femmes, selon l'observatoire des inégalités "en moyenne, les femmes consacrent trois heures trente par jour aux tâches domestiques, contre deux heures pour les hommes." Un constat qui se termine par une petite phrase pas du tout rassurante "un écart qui peine à se réduire." La charge mentale, qu'est-ce que c'est et comment prendre le dessus ?

Le jour d'après

Ce vendredi 8 mars, la journée des droits des femmes était l’occasion de revenir sur les inégalités salariales, le harcèlement, les violences, le sexisme commercial, la place de la femmes dans la société et bien d’autres sujets. Il y en a un qui touche bon nombre de femmes dont on parle peu : la charge mentale.

Lire aussi : Mesdames, quelle chance, c'est votre journée !

Charge mentale, quèsaco ? 

Le principe de la charge mentale est introduit par la sociologue française Monique Haicault dans son ouvrage " La gestion ordinaire de la vie à deux " en 1984. Longtemps cantonné à la communauté féministe le terme " charge mentale " est popularisé par la bédéaste Emma en 2017. Très rapidement, le sujet enflamme les réseaux sociaux. De nombreuses femmes mettent enfin des mots sur leurs maux.

Encore un complot des féministes qu'ils disent ! 

La charge mentale rentre dans le langage populaire, les médias se l’approprient mais pour certains hommes, pas les plus progressistes, ni les plus intelligents  dirons-nous pour rester polis, c’est la goutte d’eau " elles n’arrêtent pas de se plaindre, c’est leur rôle après tout, s’occuper du foyer, cela revient aux femmes, ça a toujours été comme ça " s’insurge-t-ils.

D’autres vont crier au complot et au féminisme crasse arguant qu’eux aussi mettent la main à la pâte " à la maison, je fais à manger, parfois je m’occupe des courses et le samedi, je fais même les poussières ". C’est déjà ça. Mais la charge mentale est bien plus insidieuse que cela. Finalement, certains hommes font des tâches ménagères mais en général, ils attendent les instructions de madame " je le mets où ça au fait ? " " tu as fait la liste pour que je fasse les course " " je fais à manger mais on mange quoi ?"

Dans la tête... tout le temps 

La charge mentale, c’est une pression permanente qui repose sur les épaules des femmes. La gestion du foyer occupe en permanence leurs esprits " il ne faut pas que j’oublie d’appeler le plombier " " tiens, je vais ajouter cela à la liste de courses " " je vais prendre rendez-vous chez le dentiste pour Timothée " " appeler l’assurance " " payer la taxe d’habitation "… Une to-do list mentale, le stress des tâches à accomplir avant qu'elles ne s'accumulent trop.

Les femmes ont-elles leur part de responsabilité ?

Non mais la société oui. Et c’est une société patriarcale. Dès leur plus jeune âge, les petites filles sont conditionnées, elles apprennent comment s’occuper de la maison avec de la dinette, comment s’occuper des enfants avec un poupon et surtout, elles voient leur mère remplir toutes ces tâches et assurer la gestion du loyer. Leur père aide parfois mais c’est rarement une initiative, en général il est sollicité.

Comment changer les choses ?

Maintenant, qu’un nom est mis sur ce mal, qu’une majorité de la population sait ce qu’est la charge mentale, comment enrayer le phénomène ? La première chose est la déculpabilisation des femmes, sortir de ce rôle induit par la société. Les tâches peuvent être partagées de manière équitable et c’est normal en fait ! La femme n’a pas à être la tête pensante, la gestionnaire de la vie du foyer, rien ne l’y oblige, il faut lâcher du lest !

La deuxième chose, c’est l’éducation. Éduquer les enfants loin de ces stéréotypes permettra qu’ils ne reproduisent pas ce schéma à l’âge adulte. Et surtout, montrer l'exemple à la maison. 

Cette fois, on a parlé de la charge mentale mais il existe aussi la charge sexuelle... Et devinez quoi ? Une fois de plus, les femmes sont les grandes perdantes… 

fh/www.ipreunion.com

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1 Commentaires
dodo, depuis son mobile
dodo, depuis son mobile
5 ans

Ma femme et moi partageons les tâches ménagères à 50/50.
Un jour, croyant bien faire, je lui ai proposé de m'occuper de tout dans la maison: Elle s'est arrêtée net, m'a bien dévisagé, puis m'a demandé si je comptais la remplacer...
Vous n'étiez pas là pour me sauver de ce mauvais pas.