Pour ne pas perdre de doses

Vaccination anti-Covid : des listes d'attente pour les non prioritaires

  • Publié le 5 mars 2021 à 11:20
  • Actualisé le 5 mars 2021 à 11:21

A La Réunion, la vaccination est pour l'instant réservée aux publics prioritaires. Mais des listes d'attente ont été mises en place dans les différents centres pour inscrire les volontaires non prioritaires et éviter de perdre les doses qui n'auraient pas été administrées en fin de journée. Selon nos informations ces listes sont actuellement "surchargées". Pour en faire partie, pas d'inscription en ligne : il faut passer dans l'un des huit centres de vaccination que compte l'île et se renseigner directement sur place. Ces vaccinations "bonus" ne sont à ce jour pas comptabilisées par l'agence régionale de santé, qui estime que peu de personnes sont concernées, ce qui ne nécessite pas d'en faire le recensement. Elles représenteraient malgré tout 2% des doses administrées à La Réunion à ce jour. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Depuis le 15 janvier, il est possible de se faire vacciner contre le Covid-19 à La Réunion, en recevant les injections du vaccin américain Pfizer, le seul actuellement disponible sur l'île. Mercredi 3 mars, la vaccination a été ouverte aux plus de 60 ans atteints de certaines pathologies (à commencer par le diabète) et les professionnels de santé en contact direct avec les patients, peu importe leur âge ou leur état de santé.

Dans les huit centres de vaccination que compte l'île, seuls sont autorisés ces publics prioritaires. Mais il arrive qu'en fin de journée, toutes les doses prévues n'aient pas été administrées. Dans ce cas, pour éviter les pertes, le vaccin peut être donné à des "non prioritaires".

- Des listes d'attente "surchargées" -

Cette procédure se fait déjà dans les différents centres, confirme l'agence régionale de santé (ARS). Il suffit d'appeler le standard mis à disposition de la population réunionnaise sur la vaccination pour s'en rendre compte. Ainsi on nous informe qu'une liste d'attente existe bel et bien et qu'elle est actuellement "surchargée" tant les volontaires se font nombreux.

Pour tenter d'avoir une injection, sans être prioritaire, pas de liste en ligne, rien d'officiel : tout se fait sur place. "Il faut passer directement au centre de vaccination et demander" nous indique-t-on au téléphone. En se renseignant dans le centre le plus près de chez soi, sur les huit que compte l'île (quatre fixes et quatre ambulatoires), on peut demander à être inscrit sur liste d'attente. Un critère cependant : pouvoir "se déplacer rapidement en fin de vacation", précise l'ARS.

Contactée sur le nombre de personnes ayant bénéficié de ces injections, l'ARS affirme que "l’appel à la liste est très limité" et ne tient pas "de recensement de ces situations, au vu du faible nombre de personnes concernées".

Selon la docteure Christine Kowalczyk, présidente de l'Union régionale des médecins libéraux, la proportion de ces vaccins "non prioritaires" représente quand même "2% des doses administrées environ : c'est le taux que nous a indiqué l'ARS quand nous en avons discuté avec eux".

- Eviter les pertes -

Objectif premier de ces vaccinations "non officielles" : éviter de jeter les doses qui n'ont pas été utilisées. Avec la conservation obligatoire des vaccins à -80 degrés, impossible en effet de les garder pour la journée du lendemain une fois décongelés.

Au-delà des "flacons entamés", les injections en fin de journée peuvent aussi concerner "les flacons en surnombre arrivant au terme des 5 jours de conservation entre 2 degrés et 8 degrés après décongélation" indique l'ARS à Imaz Press. "Chaque flacon permet d’obtenir 6 doses qui doivent être injectées dans les 6 heures après leur extraction. Ces 6 doses sont toutes destinées aux publics prioritaires".

Si les approvisionnements sont effectués plusieurs fois par semaine "pour être au plus près de l’activité prévisionnelle des centres" ajoute l'ARS, il arrive que des rendez-vous de patients prioritaires soient annulés notamment "lorsque l’état de santé du patient le jour en question ne permet pas de le vacciner". Ainsi faire appel à des patients volontaires bien que non prioritaires est un recours visant "à éviter toute perte de vaccin".

- Manque de gestion -

A La Réunion, l'utilisation de ces listes d'attente pourrait aussi permettre d'accélérer la vaccination de la population. La docteure Christine Kowalczyk regrette que ces listes ne bénéficient pas d'une meilleure organisation. "L'appel des volontaires se fait selon l'appréciation des centres, alors que certaines personnes de 50 ans, en situation d'obésité par exemple, sont très demandeuses, mais pas prioritaires."

Une volonté pour elle comme pour d'autres médecins : mettre en place une vraie gestion de ces vaccinations non prioritaires, en instaurant une forme de priorité malgré tout entre les inscrits sur liste d'attente.

A ce jour, et selon les chiffres dévoilés par le ministère des Outre-mer en date du 2 mars, 22.390 vaccinations ont été effectuées à La Réunion, qui en est donc à 56% d'utilisation de ses doses, 39.975 d'entre elles ayant été livrées à ce jour sur l'île.

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
tiboug, depuis son mobile
tiboug, depuis son mobile
3 ans

Même les professionnels de santé

Suggestion
Suggestion
3 ans

Pour.ne pas perdre de doses de vaccins " français" on pourrait donner aux touristes qui viennent à la Reunion ?

Scrupulus
Scrupulus
3 ans

Me présentant ce matin à 9h00 au centre de vaccination du collège Reydellet au bas de la rivière à Saint Denis il m'a été répondu qu'il n'y avait pas de liste d'attente... qu'en est-il exactement ?