Après une deuxième attaque à la ravine Mulla à l'Étang-Salé

Risque requin : la signalisation en question

  • Publié le 17 février 2015 à 10:00

Deux attaques de requin dont une mortelle en moins d'un an et demi dans le même secteur : quelques jours après le décès d'une baigneuse à la ravine Mulla à l'Étang-Salé, certaines associations d'usagers de la mer pointent un défaut de signalisation, que rejettent les élus.

15 juillet 2013. Après le décès de la jeune Sarah, 15 ans, attaquée par un requin en baie de Saint-Paul, naît une polémique sur l’absence de panneaux d’avertissement du danger dans ce secteur proche du cimetière marin. Un peu moins d’un mois plus tard, le 13 août, le conseil d’État confirme la décision du tribunal administratif – saisi par la mairie de Saint-Leu – enjoignant le préfet de "prendre les mesures les mieux à mêmes de réduire le risque". Et le 22 août, Jean-Luc Marx adresse une circulaire aux maires de l’île leur demandant de "mettre en œuvre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour assurer la publicité de l’arrêté préfectoral du 26 juillet 2013" interdisant la baignade et les activités nautiques en dehors du lagon et de quelques zones surveillées.

Suite à ce drame et aux différentes décisions judiciaires et administratives, de nouveaux panneaux de prévention ont ainsi fleuri sur le littoral réunionnais, État et communes se renvoyant la balle sur la question de la "responsabilité".

"Un petit panneau sur le parking"...

Mais quelques jours après une nouvelle attaque mortelle dans le secteur de la ravine Mulla à l’Étang-Salé, la question de la signalisation du danger revient sur le devant de la scène en ce mois de février 2015. Notamment car le 26 octobre 2013, le jeune Tanguy avait déjà été victime d’une attaque de squale, quasiment au même endroit. Le jeune homme de 23 ans avait survécu mais y avait laissé sa jambe droite.

"Je me suis rendu sur les lieux et je n’ai vu qu’un petit panneau sur le parking, et on m’a dit qu’il y en avait un autre sur le pont lui-même", confie Loris Gasbarre, président de l’association PRR (Prévention Requin Réunion). "Alors qu’il y avait déjà eu une attaque à cet endroit, il aurait peut-être été judicieux de mettre un piquet directement sur la plage pour informer les usagers du risque... Personnellement, je trouve ça insuffisant", ajoute-t-il.

De son côté, le maire de l’Étang-Salé Jean-Claude Lacouture affirme que la commune a "mis en place les dispositifs qu’il fallait pour que la population soit avertie", comme il l’a déclaré sur Antenne Réunion. "Cette interdiction était signalée par des panneaux aux normes réglementaires, remplacés régulièrement suite aux actes de vandalisme d'irresponsables qui ne manquent pas chaque semaine de les arracher, de les tagger, de les brûler", a-t-il ensuite ajouté dans un communiqué. Des propos loin d’être partagés par tous les usagers de la mer.

"Il n’y a qu’un petit panneau sur le parking de l’autre côté de la rue ! Ce qui veut dire que vous pouvez très bien arriver à la ravine Mulla sans voir un seul panneau. C’est évident qu’il y a un défaut de signalisation de la part de la mairie", estime ainsi Renaud Daron, président de l’association Protégez nos enfants. "De plus, le maire dit que la baignade est interdite ici depuis plus de 50 ans, laissant entendre qu’il y a toujours eu un risque requin, ce qui est faux. L’interdiction était due aux forts courants et aux grosses vagues", poursuit-il.

"Les gens ne respectent pas l’interdiction"

Lui aussi considère qu’un panneau aurait dû être installé suite à l’attaque ayant frappée Tanguy en octobre 2013. "Mais on ne se pose toujours les questions qu’après...", regrette-t-il, rappelant que l’installation des panneaux en 2013 fut "le résultat d’une action devant le tribunal de la part de la mairie de Saint-Leu, sous la pression des associations d’usagers de la mer". Selon Renaud Daron, "s’il n’y avait pas eu ces associations, il n’y aurait toujours pas de panneaux et on aurait beaucoup plus de morts".

Pour les communes, la question n’est toutefois pas toujours aussi simple. "On a installé des panneaux de signalisation, mais les gens ne respectent pas l’interdiction...", déplore ainsi Daniel Pausé, le maire de Trois-Bassins, où le spot de surf demeure en effet assez fréquenté malgré le risque. "On a beau faire de la prévention, on ne peut pas mettre un policier derrière chaque surfeur", renchérit-il.

D’ailleurs selon lui, "ce n’est pas un problème de signalisation" en ce qui concerne Trois-Bassins. "Les professionnels savent très bien que c’est interdit, les surfeurs savent qu’ils jouent leur vie", souligne-t-il. "De toute façon, on ne va pas mettre des panneaux partout, je trouve déjà qu’on en fait presque trop. On n’a pas encore mis le pied à La Réunion qu’on nous parle des requins dans l’avion... Ce n’est pas comme ça qu’on va attirer des touristes", considère Daniel Pausé.

En attendant, l’île a connu 14 attaques de requin dont 6 mortelles depuis 2011. "On a l’impression de revivre à chaque fois la même scène depuis quatre ans... Ça suffit maintenant !", tempête Renaud Daron. Car du côté des usagers, on se dit "vraiment affligés" suite à ce nouveau drame, mais surtout "très très en colère".

www.ipreunion.com

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3 Commentaires
couillonisse
couillonisse
9 ans

les surfeurs sont des irresponsables qui pleurent toutes les larmes de leur corps quand ils se jettent dans la gueule du requin malgré toutes les interdictions ... Y'a une chanson qui dit : " quand on est c.. on est c.. "

rr
rr
9 ans

Il suffit de placer une signalétique multilingues à l’aéroport et au port, les requins sont présent sur toutes les plages de l’île et les réunionnais connaissent bien le risque.

assistanat way of life
assistanat way of life
9 ans

polemique à 2 balles. nos paysages sont deja defigurés par multitudes de panneaux qu'on ne lit jamais. Ces panneaux sont inutiles car tous le monde connait le risque y compris les touristes de l'extérieur. Quand on va à mada on a pas besoin de panneau pour pressentir les dangers de la passe de l'ivoundro. Est ce que les touristes ont besoin de panneaux pour savoir qu'il faut pas jeter son corps à cap mechant puisqu'il y a zero accident en depit de la frequentation? Dans ma salle de bain ya aucun panneau sur les risque de glissade du col du femur.

Les pleureuses du surf sont dans la polemique permanente pour simplement exister et esperer des miettes comme le boug à lunette blanche qu'on voit partout sur toutes les photos d'IPR avec son tshirt PRR.