Des appels aux rassemblements sur les réseaux sociaux

Covid-19 : "des personnes intéressées pour un brunch géant ?"

  • Publié le 23 octobre 2020 à 17:04

Plus les jours passent et plus les réseaux sont envahis de propositions de pique-niques, rassemblements, brunchs en tout genre, parce que la circulation virale semble s'être apaisée sur l'île. Alors que la deuxième vague flambe en Métropole, avec désormais les deux tiers de la population française soumis au couvre-feu, peut-être est-il justement temps de se calmer sur les regroupements conviviaux et jouer le jeu à La Réunion, afin d'éviter de replonger dans une situation critique qui nous coûterait très cher. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

"Il y aurait des personnes intéressées pour un brunch géant dimanche 25 octobre sur Saint-Pierre ?" Ce message, tiré d'un groupe d'entraide péi sur Facebook, n'est que le reflet de ce qui se passe en ce moment. Une impression de relâchement, des masques qui tombent, les habitudes qui reprennent le dessus.

Ainsi à l'instar de cet appel, d'autres messages du même genre sont diffusés par moments sur les réseaux sociaux, pour "passer un bon moment" et adopter l'attitude de la convivialité quand il est au contraire préférable de limiter les rassemblements à six personnes, mesure obligatoire dans l'espace public, recommandée dans l'espace privé...

La convivialité a du bon. Les raisons de se rassembler pour "un brunch géant" sont toujours bonnes. Les conséquences le sont nettement moins.

Et certains internautes sont là pour le rappeler. Mais sur ce genre de discussions où l'anonymat et le virtuel permettent de tout dire sans filtre, difficile de faire entendre sa voix. "Blablabla" répond d'ailleurs l'administrateur à plusieurs personnes qui appellent pourtant au respect des soignants et à plus de vigilance. Celles-ci seront tout simplement bannies du groupe.

Malgré l'annonce récente de plusieurs décès liés au coronavirus, La Réunion bénéficie d'une situation qui se stabilise. C'est un fait, les chiffres l'indiquent. "Durant la semaine du 5 au 11 octobre (semaine 41), le nombre moyen de cas confirmés est de 41 cas par jour (à rapporter aux 58 cas en moyenne de la semaine 40 et aux 70 cas de la semaine 39)" indiquait la préfecture ce vendredi 16 octobre, lors du dernier point hebdomadaire sur la Covid-19.

Officiellement classée zone d'alerte, La Réunion affiche un taux d'incidence de 38 soit bien en-dessous du seuil d'alerte situé à 50 pour 100.000 habitants. A savoir qu'il est nécessaire de passer sous la barre des 20 pour quitter la zone d'alerte. Quant au taux de positivité il n'est que de 4% quand la moyenne nationale culmine à 14%.

Les principaux indicateurs à surveiller révèlent donc que la situation de l'île est bien loin de celle de la Métropole, où de nombreuses zones sont désormais soumises au couvre-feu pour tenter de limiter la propagation du virus. 54 départements et la Polynésie française sont concernés, pour 46 millions d'habitants... soit les deux tiers de la population française. Et La Réunion est épargnée.

Est-ce une raison pour recommencer à sortir comme avant ? Nous ne sommes pas épidémiologistes mais quelque chose nous dit que la stratégie est plus que discutable…

Il en va de la situation sanitaire de l'île. Il en va de la santé de nos hôpitaux. Il en va de la fatigue de nos soignants. Il en va tout simplement de notre liberté de circuler, car quand le reconfinement partiel sera voté, il sera trop tard pour annuler ces apéros au bord des plages quand nous aurions mieux fait de nous abstenir encore quelques mois.

Mais après tout, pourquoi s'embêter à parler de responsabilité collective quand on peut profiter d'un brunch géant…

mm / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
10 Commentaires
Sapoties
Sapoties
3 ans

Ceux qui lancent ces invitations sont des inconscients, c'est un fait. Mais que dire de ceux qui y participent?? Personne ne les y obligent et ils seront les 1ers à hurler que l'Etat ne fait rien pour les protéger. C'est toujours le même schéma, certaines personnes se fichent totalement des autres et ne s'intéressent qu'à leur petite personne.Que faire ???

Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

A Kreol : c est un français qui a lancé ce brunch ? Plutôt un anglais non ...? Lol ....

HULK
HULK
3 ans

Encore une fois, ce n'est pas compliqué. I'identification de l'origine de cet appel sur internet est simple. Une fois que c'est fait, poursuites et sanction. Très lourde amende, il faut toujours taper au porte-monnaie.Çà va les calmer. Quant à ceux qui viennent au rendez-vous,même chose.Sanction. Ce qui est grave c'est que tant que celà se produirait toutes les mesures ne serviront à rien et on va se retrouver confinés pour la fin de l'année.

7AC
7AC
3 ans

Audiard l'avait dit si justement :" LES CONS CA OSE TOUT, C'EST MEME A CA QU'ON LES RECONNAIT ! "On est en plein dedans, n'est-ce pas ?

moa
moa
3 ans

Il faut vraiment ne pas se sentir concerner pour lancer un tel truc, c'est stupide...

bibik
bibik
3 ans

Ce que je remarque, c'est que depuis la mise ne place du couvre-feu, les cas ont doublé :)..

Missouk
Missouk
3 ans

C'est quoi cette ânerie ? Que la gendarmerie fasse son travail et retrouve les zigotos qui ont lancé cette proposition aussi stupide que dangereuse! Ils ont du fumer la moquette !

Kréol
Kréol
3 ans

Pa bozwin rod ayèr... la Rényon nou zamé koz de brunch nou... ousa i sort ankor? Ankor in zafèr raporté! Asé sanz nout péi té!!! Fé zot brunch an frans laba! Déza zot lé kominotèr, zot i koz pa kréol, zot i manz pa kréol, zot i vé komand a nou, sanz nout tradisyon... band la pwazon!

Mayaqui, depuis son mobile
Mayaqui, depuis son mobile
3 ans

Prudence, prudence ... c est comme ça que ça repart de plus belle

zoreil974
zoreil974
3 ans

Le problème étant que zone verte/orange/rouge en alerte ou pas, virus ou non, morts ou non, surcharge des hÃ'pitaux ou non, si un reconfinement est voté, il s'appliquera quoi qu'il arrive à La Réunion, il suffit de voir les dernières décisions préfectorales et la situation locale lors du premier confinement. Pendant ce temps là toute une frange de l'économie locale déjà bien mal en point disparaîtra et ceux qui survivront ne seront qu'en sursis. Bref, facile de blâmer les irresponsables qui appellent à ce genre de rassemblements, mais il est tout aussi important de demander urgemment une différence de mise en oeuvre de l'état d'urgence sanitaire selon le territoire, particulièrement quand il est insulaire et donc plus simple à contrÃ'ler...