Deux épidémies à la fois

Dengue et covid-19 : attention à la double peine

  • Publié le 21 avril 2020 à 02:59
  • Actualisé le 21 avril 2020 à 08:25

Alors qu'une date de déconfinement progressif a été annoncée par le gouvernement, un mot d'ordre est ressorti du discours d'Edouard Philippe ce dimanche 19 avril 2020 : la responsabilité personnelle. Il reviendra à chacun de respecter les gestes barrières, d'éviter les rassemblements trop importants, et de cohabiter avec le virus, pendant longtemps. Mais sur une île où la circulation de la dengue n'a pas disparu en deux ans, malgré les nombreux appels à la responsabilité de chacun, le respect de telles mesures semble très compliqué (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Ne pas se débarrasser de ses déchets dans la nature, éliminer les points d’eau stagnante, respecter les jours d’enlèvement des déchets : des recommandations simples pour éviter l’apparition de gites larvaires.

Et pourtant, ces mesures semblent être impossibles à faire respecter à l’ensemble de la population, malgré les innombrables cas de dengue recensés depuis deux ans. Depuis le début de l’épidémie, pas une semaine n’est passée sans qu’au moins un cas ne soit déclaré. La semaine passée, le premier décès lié directement à la dengue cette année a été déclaré, et 593 cas ont été confirmés.

A Mayotte, ce sont même 12 décès et 3.163 cas de dengue qui sont à déplorer en 2020. Et comme l'a souligné récemment un article du Canard Enchaîné, la dengue est un "facteur de comorbité".

Dans ce contexte, difficile d’imaginer la population respecter à la lettre les recommandations en matière de lutte contre le covid-19 quand elle ne le fait pas pour la dengue. Alors que le confinement n’est pas terminé, on note déjà un relâchement dans le respect de ce dernier. Si beaucoup s’insurgent de la gestion de la crise par le gouvernement, d’autres semblent faire fi de toutes réglementations et gestes barrières.

- De l'impact du comportement humain dans la circulation d’un virus -

Une seconde vague de covid-19 est possible, ce n’est pas un secret. Mais l’erreur serait d’apprendre à vivre avec ce dernier comme les Réunionnais ont, semble-t-il, appris à vivre avec la dengue. Si aucun mort n’est à déplorer aujourd’hui dans l’île des suites du covid-19, une augmentation du nombre de cas mènerait inexorablement à l’augmentation des risques de premiers décès à La Réunion.

Deux ans d’épidémie n’ont vraisemblement pas aidé à tirer les leçons de l'impact du comportement humain dans la circulation d’un virus : la semaine dernière, alors que la population est confinée, les bénévoles de Band Cochon ont tout de même réussi à relever 49 makoteries disséminées un peu partout dans l’île. Aucun doute que ce chiffre aurait été bien plus élevé si nous étions déconfinés.

Malgré le confinement, les makoteries continuent, comme vous pouvez le voir ci-dessous :

Ce mardi, comme chaque semaine, les autorités sanitaires communiqueront le nombre de cas de dengue détectés sur la semaine passée. Et il y a fort à parier que les chiffres seront, une nouvelle fois, vertigineux.

Attention donc à ne pas reproduire le même schéma, et condamner La Réunion à (sur)vivre avec une double peine : le covid-19 et la dengue...

as / www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

 

guest
3 Commentaires
Gogo974
Gogo974
4 ans

L' ARS peut elle nous rappeler sa mission de salubrité publique pour laquelle elle reçoit de grosses subventions?Est elle un institut de statistiques ?Ou un acteur dans la lutte epidemiollgique?

Jaco
Jaco
4 ans

bravo est le problème des bornes a verre est général sur toute l'île!!!!!

Christian
Christian
4 ans

De l amateurisme . Mon père et un voisin ont attrapé la dengue. ARS vient démoustiquer leurs cours (qui sont très bien entretenues) mais refuse de démoustiquer l endroit où sont les moustiques ds un verger adjacent car le kit coûte trop cher (dixit technicien ARS) donc le moustique porteur de la dengue continue à sévir ... voilà la politique de lutte contre la dengue . Pitoyable