Alors que le couvre-feu est décrété à Mayotte

Covid-19 : la campagne vaccinale continue sous le spectre des variants

  • Publié le 19 janvier 2021 à 10:36

Avec plusieurs jours de décalage, la campagne vaccinale réunionnaise a démarré tout doucement ce vendredi 15 janvier 2021. Pour l'heure, ce sont 336 personnes qui ont été vaccinées, en très grande majorité des résidents d'EHPAD. Une campagne qui commence lentement et sous les critiques à l'échelle locale comme nationale, tandis que le spectre des variants de la Covid-19 planent sur l'île. Pour l'heure, deux cas de variants sud-africain ont déjà été confirmés à La Réunion. A Mayotte quatre cas ont été recensés. Le préfet de l'île aux Parfums a décrété un couvre-feu de 18h à 4h à compter de ce jeudi à 0h (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

• Un nombre de doses qui semble faible

Les premières doses du vaccin sont arrivées à La Réunion le mercredi 13 janvier 2020, deux jours avant le départ la campagne de vaccination. Ce sont 4.800 doses qui ont été réceptionnées à l'aéroport Roland Garros, avant d'être transportées en lieu sûr – et maintenu secret. Ce mardi, ce sont 3.200 doses supplémentaires environ qui devraient arriver sur le territoire, a annoncé Martine Ladoucette, directrice de l'ARS, lors d'une opération de vaccination à l'EHPAD Aude de Saint-Denis. Au total, environ 27.175 doses devraient avoir été livrées d'ici la fin du mois de janvier.

Sur une population de près de 850.000 personnes, cela peut sembler très peu. A noter par ailleurs que le vaccin doit être injecter deux fois pour être efficace, le 21ème ou le 28ème jour après la première injection, et que les doses doivent donc être divisées par deux.

Le rythme de livraison des doses vaccinales n'a pas été dévoilé, mais en supposant que 27.000 doses seraient livrées chaque mois à La Réunion, et qu'il faille diviser ce chiffre par deux pour connaître le nombre de personnes vaccinées, il faudrait donc plus de cinq ans pour vacciner la totalité des personnes réunionnaises – en supposant encore une fois que chacun accepter de se faire vacciner. Pour l'heure, environ 50% des habitants des EHPAD où la campagne de vaccination a débuté ont accepter d'être vaccinés.

• 336 personnes vaccinées

Ce lundi, 336 personnes avaient été vaccinées au total, dont une très grande majorité de résidents d'EHPAD, ainsi que des personnels soignants de plus de 50 ans et 32 pompiers volontaires. Le rythme de vaccination devrait cependant s'accélérer, alors que quatre centres ouvriront leurs portes le 21 janvier prochain.

Dans un premier temps, jusqu'au 28 janvier, seuls les personnels de santé de plus de 50 ans ou atteint de comorbidités pourront s'y faire vacciner. A partir du 28 janvier, les quatre centres de vaccination supplémentaires ouvriront à leur tour, et accueilleront les personnes âgées de plus de 75 ans ainsi que les populations dites à risque et possédant une prescription médicale.

A noter qu'en 2017, d'après l'Insee, 4,5% de la population réunionnaise était âgée de plus de 75 ans, soit 38.250 personnes environ. Au 1er janvier 2013, l'île décomptait pus de 1.200 médecins, 400 chirurgiens, 1.400 infirmiers, 1.000 kinésithérapeutes, 437 dentistes, 110 sages-femmes, 33 psychiatres, 49 gynécologues, 34 pédiatres… qui seront bientôt éligibles à la vaccination, d'après pour les plus de 50 ans, et plus tard pour toutes les tranches d'âge.

• Un million de demandes de vaccin

Si la défiance vis-à-vis du vaccin semblait importante, ce vendredi, c'était déjà plus d'un million de rendez-vous qui avaient été pris en Hexagone pour l'administration du vaccin. "Ce vendredi 15 janvier, plus d'un million de rendez-vous" pour les premières et deuxièmes injections du vaccin, ce qui représente donc "500.000 personnes", ont "été pris dans toute la France auprès des centres de vaccinations, pour une première injection entre le 18 janvier et le 14 février 2021", a en effet indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.

Un cap que le gouvernement compte bien tenir, le ministre de la Santé Olivier Véran ayant affirmé ce lundi que le million de personnes vaccinées sera atteint d'ici la fin du mois. "Avec l'accélération de la campagne de vaccination dans les Ehpad. Nous aurons largement atteint le million de Français vaccinés d'ici la fin du mois", a-t-il déclaré à la presse après avoir visité le centre de vaccination du CHU grenoblois où il a lui-même exercé comme neurologue.
En réponse à certains élus qui jugent insuffisantes les livraisons de vaccins sur leurs territoires, le ministre a rétorqué : "nous avons donné dans chaque territoire le nombre précis de doses livrées cette semaine, la semaine prochaine, celle d'après et celle encore d'après, pour donner de la lisibilité et de la visibilité à toutes les équipes des centres de vaccination".

Au total, 6,4 millions de personnes sont ainsi appelées à se faire vacciner dans plus de 800 centres. Le ministre de la Santé, qui invite à la "patience", vise entre 2,4 millions de vaccinations d'ici fin février "et peut-être 4 millions si d'autres vaccins commandés venaient à être homologués".
 
• Quatre cas d'allergies en France, 13 décès en Norvège

Quatre cas d'allergie ont été "observés en France avec le vaccin Comirnaty de Pfizer/BioNTech lors de cette troisième semaine de vaccination : 4 cas de réactions allergiques et 2 cas de tachycardie", explique l'ANSM, l'Agence nationale du médicament, dans un communiqué. Toujours selon l'agence, leur situation semble avoir évolué favorablement.

En Norvège cependant, 13 décès ont été liés au vaccin Pfizer/BioNTech. "Si vous êtes très fragile, vous ne devriez probablement pas être vacciné", a par ailleurs recommandé le docteur Steinar Madsen, de l’Agence norvégienne des médicaments. Le bénéfice du vaccin peut être marginal, voire sans importance, pour une personne en fin de vie, a-t-il encore ajouté.

Selon les premières investigations, la majorité des victimes présentaient des effets indésirables jugés habituels, comme la fièvre, la diarrhée ou des nausées. "Le dernier point de situation de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) est totalement rassurant sur l’impact des effets secondaires. Le ministère de la santé n'a pour l'instant pas mentionné la situation en Norvège, mais nous ferons le point" a réagi Martine Ladoucette, interrogée par Imaz Press.

"Il faut analyser l’information dans un cadre national et international, il y a des centaines de milliers de personnes qui ont été vaccinées sans effets secondaires graves. Le vrai sujet est le rapport des statistiques, il semble que le vaccin Pfizer/BioNTech soit considéré comme efficace et sur, il n’aurait pas été commercialisé dans le cas contraire" a-t-elle ajouté.

• La peur des variants sud-africain et anglais

Les autorités l'ont confirmé ce dimanche 17 janvier : il y a bien un premier cas de Covid-19 issu du variant sud-africain à La Réunion. Il s'agit d'un patient ayant bénéficié d'une évacuation sanitaire en provenance des Comores. La préfecture a mis en place une série de mesures pour éviter toute propagation de ce variant : isolement strict du patient, personnels du CHU surveillés de près, analyse des prélèvements faits sur les derniers patients positifs et dépistage des voyageurs rentrés récemment de Mayotte, des Comores ou du Mozambique. Un deuxième cas a été annoncé ce lundi, chez une personne en provenance de Mayotte.

Cette annonce intervient au moment où de nouvelles restrictions sanitaires entrent en vigueur. A partir de ce lundi 18 janvier 2021, pour effectuer la rotation Réunion - Mayotte - Métropole, les voyageurs doivent présenter un test PCR négatif à la Covid-19 et justifier "un motif impérieux".  Les cas de Covid-19 explosent à Mayotte, où le variant sud-africain a été détecté à plusieurs reprises ces derniers jours. Suite à cette annonce, la préfecture locale a décidé de suspendre les liaisons maritimes et aériennes avec l'international pour une durée de 15 jours. Ce lundi le préfet a aussi décrété un couvre-feu de 18h à 4h à compter de ce jeudi à 0h

Lire aussi : Mayotte : le préfet décrète le couvre-feu de 18h à 4h


En dehors du variant sud-africain, un variant anglais a aussi fait son apparition en Métropole. Il se transmettrait lui aussi beaucoup plus rapidement que le SARS-CoV-2. Le nombre de cas s'est en effet multiplié en Hexagone ces derniers jours. Si des mesures préventives ont été prises entre La Réunion et Mayotte, où circule le variant sud-africain, les règles n'ont pas réellement été durcies entre La Réunion et la Métropole. Les autorités demandent désormais une septaine pour tous les passagers, mais cette dernière n'est qu'une obligation morale et non légale.

as/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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