Les investigations sur la passation des marchés de la nouvelle route du littoral (NRL) sont toujours menées dans le cadre d'une enquête préliminaire, mais cela ne préjuge en rien de l'issue qui sera donnée à l'affaire. "Nous pouvons parfaitement aller jusqu'au bout de l'enquête sans avoir besoin d'ouvrir une information judiciaire" souligne le parquet national financier (PNF) qui mène les investigations. L'enquête préliminaire - menée en l'occurrence pour corruption et favoritisme, autorise en effet tous les actes de procédure des écoutes téléphoniques judicaires aux auditions en passant par les perquisitions et les gardes à vue (Photo - Lors de la perquisition au conseil régional le jeudi 8 octobre 2015).
Le fait de ne pas ouvrir une information judiciaire "ne veut rien dire en soi" souligne le PNF avant d'ajouter "les informations judiciaires permettent aux juges d'instruction de procéder à un certains nombres d'actes" et de soulager ainsi les parquets. Le PNF précise ensuite "n'étant pas soumis aux contingences qui pèsent sur les autres parquets, nous sommes tout à fait en mesure de procéder nous-mêmes à ces actes."
Et donc de renvoyer, si nécessaire, tout le dossier et les mis en cause éventuels devant un tribunal pour être jugés si les investigations révèlent des éléments constitutifs d'infractions et de délits.
L'enquête préliminaire pour corruption et favoritism se poursuit donc et pour le moment les enquêteurs s'attachent à exploiter les éléments issus de la dizaine de perquisitions menées simultanément par la brigade financière de la gendarmerie, le GIR (groupement d'intervention régional) le jeudi 8 octobre. Ce jour là, dès 6 heures du matin, sous l'autorité d'un magistrat du parquet national financier, venu spécialement de Métropole, les forces de l'ordre étaient notamment intervenues au conseil régional, au domicile du président du conseil régional Didier Robert situé à la Montagne, des vice-présidents de Région, Jean-Louis Lagourgue et Dominique Fournel ainsi qu'au siège du groupement attributaire de la NRL,
Au bout de plusieurs heures, les enquêteurs étaient ressortis de la Pyramide inversée, siège du conseil régional avec des sacs en plastique opaque remplis de documents. Tout cela doit maintenant être soigneusement décortiqués. Des auditions pourraient ensuite avoir lieu dans les prochaines semaines toujours sans qu'il soit nécessaire d'ouvrir une information judiciaire. Sachant que tous les actes de procédure peuvent être menés dans ce cadre, des écoutes téléphoniques judicaires aux auditions en passant par les perquisitions et les gardes à vue.
La perquisition qui s'est déroulée au domicile dionysien de Didier Robert a eu lieu alors que le président du conseil régional venait d'arriver à La Réunion. Le sénateur était en déplacement à Paris pour différentes rencontres institutionnelles. "Je veux être clair et rappeler que je n'ai rien à cacher, rien à me reprocher, tout dans cette affaire a été conduit dans le strict respect de la loi. J'espère que ces vérifications permettront de lever rapidement et définitivement le doute sur ce dossier", a-t-il réagi dans un communiqué.
Pour le président de la collectivité, "ces vérifications sont qualifiées de normales dans le cadre du processus de vérification." Une ligne de défense déjà utilisée par la Région Réunion - parlant d'investigations "classiques" et "courantes" - et qui avait alors montré ses limites. "C’est l’interprétation qu’en fait la Région", avait estimé Yves Le Meur, secrétaire général de la chambre régionale des comptes de La Réunion, interrogé par Imaz Press Réunion. "Le parquet ne peut pas s’approprier une instruction sous le prétexte que le marché est d’importance et que de grosses sommes financières sont en jeu", avait-il précisé.
Depuis, l'affaire a été confiée au parquet national financier. Et le PNF - créé après le scandale de l'affaire Cahuzac, ex-ministre socialiste, et de ses comptes dissimulés à l'étranger -, n'a pas pour habitude de mener des investigations sur des affaires "normales". A noter que la route des Tamarins, qui au final a coûté 1 milliard d’euros, n'a jamais fait l'objet de perquisitions et d'auditions, ni d'une enquête préliminaire, ni de la saisie du groupe d'intervention régional qui regroupe des représentants des services de police, de la gendarmerie, des douanes et des services fiscaux.
Pour rappel :
- Imaz Press Réunion avait révélé dès le jeudi 5 février 2015 qu'une enquête avait été ouverte concernant les marchés de la nouvelle route du littoral et que Didier Robert s'était entretenu avec les gendarmes. À la suite de cette révélation, confirmée par la Région, la rumeur avait enflé. Elle disait notamment que Dominique Fournel, 11e vice-président du conseil régional et délégué à la Nouvelle route du littoral, serait au centre de l'affaire.
- Interrogé par Imaz Press Réunion, l'élu régional avait reconnu avoir été entendu par les gendarmes au cours d'un entretien au "climat détendu". Il avait aussi affirmé que, contrairement à ce que disait la rumeur, il n'avait ni maison au Maroc ni compte bancaire en Amérique du Sud.
- Ce jeudi 24 septembre, Mediapart, le journal d'investigations en ligne, a publié sous le titre "à La Réunion, de lourds soupçons pèsent sur la route à 1,6 milliard", un article reprenant une partie des informations déjà publiées par Imaz Press et révélant "qu'une piste est explorée par les enquêteurs de la brigade financière de la gendarmerie à la demande du PNF : celle des flux financiers suspects s'échappant vers des paradis fiscaux" tels que les Seychelles. D'après Mediapart, la justice cherche à "vérifier l'existence d'éventuelles commissions dans l'entourage des élus impliqués dans la passation des marchés."
- Dans sa réponse au journal fondé par Edwy Plenel, le conseil régional a dévoilé que des tentatives de corruption ont eu lieu. "A l’approche du choix final, l’un des opérateurs a multiplié des manoeuvres visant à influencer les décisions de la collectivité, abordant élus, agents et conseils de la Région, laquelle a été contrainte de signaler ces manoeuvres au Procureur de la République", avait indiqué la collectivité dans son communiqué.
- Ces perquisitions et auditions menées ce jeudi par la brigade financière de la gendarmerie sous l'autorité du parquet national financier de Paris confirment ainsi les informations publiées au début du mois de septembre 2015 par Imaz Press Réunion sur la poursuite de l'enquête.
www.ipreunion.com
Remember :
Axel KICHENIN ni vu ni connu affaire marchés de sainte marie , détention provisoire
P'tit Pierre VERGES ni vu ni connu affaire rivière des Galets , la prison
Eric BOYER ni vu ni connu affaire de la billetterie conseil général , coupable déchu de ses mandats
Joseph SINIMALé ni vu ni connu affaire des chemins bétonnés , prison
André TAK ni vu ni connu affaires dite 4x4 , déchu de ses mandats
Gilbert ANNETTE ni vu ni connu affaire de ex CGE - Véolia , prison
lé pa fini sur les affaires de la pyramide inversée ...
Fouille à zot, de toute façon y trouvera pas rien. C'est un coup de com pour enfoncer le Président de Région ! On a bien compris que Taubira est derrière tout ça.
J'ai hâte j'ai hâte.....
Suspens. Derrière un tas de sourires Colgate on sent le "Kumounepoiv-somen" !
On dirait un film.
Aux dépends de la Réunion et de ses habitants.
Surtout les futurs...
Je ne crois pas que Didier Robert ai quelque chose à se reprocher, j'ai confiance en cet homme.
Depuis le temps qu'ils parlent de cette enquête quand est ce que l'on aura les aboutissants ?
Oui mais sauf erreur de ma part... ils n'ont rien trouvé !?
Ils sont cuits!
Je crois que Didier robert est cuit. Vite un Michel fontaine ou un virapoulle pour sauver ce qui reste de la droite. Sinon autant donner tout de suite les clé de la région à huguette bello.